Donald Trump incite à une insurrection contre Joe Biden selon Mark Zuckerberg

Les comptes de Trump supprimés des réseaux sociaux

Donald Trump ne pourra plus utiliser son compte Facebook ni ceux d’Instagram, Youtube et Twitter pour une durée indéterminée, a annoncé Mark Zuckerberg. La décision qui vaut également pour Instagram, filiale de Facebook, a été prise au lendemain des événements du Capitole.

Au lendemain des violences survenues au Capitole, le P-dg de Facebook, Mark Zuckerberg a annoncé le 7 janvier 2021 que les comptes Facebook et Instagram du président américain Donald Trump sont bloqués pour une durée indéterminée et pendant au moins les deux prochaines semaines jusqu’à la passation de pouvoir avec Joe Biden. Les comptes du 45e président des Etats-Unis restent visibles pour les internautes mais il ne pourra plus rien publier jusqu’à nouvel ordre. «Nous pensons que permettre au président de continuer à utiliser nos services pendant cette période pose des risques trop grands», a affirmé Mark Zuckerberg sur son compte Facebook, après une suspension temporaire annoncée le 6 janviers au soir. «Par conséquent, nous prolongeons le blocage de ses comptes Facebook et Instagram pour une durée indéterminée et pendant au moins les deux prochaines semaines jusqu’à ce que la transition pacifique du pouvoir soit terminée», a-t-il précisé. Commentant l’information, le lanceur d’alerte Edward Snowden a écrit sur son compte Twitter : «Facebook fait taire officiellement le président des Etats-Unis. Pour le meilleur ou pour le pire, cela restera dans les mémoires comme un tournant dans la bataille pour le contrôle de la parole numérique.»Dans sa déclaration sur Facebook, Mark Zuckerberg a détaillé sa vision de la situation : «Au cours des dernières années, nous avons permis au président Trump d’utiliser notre plateforme conformément à nos propres règles, supprimant parfois du contenu ou étiquetant ses publications lorsqu’elles enfreignent nos politiques.», avant d’ajouter : «Nous l’avons fait parce que nous croyons que le public a le droit d’accéder le plus largement possible au discours politique, même controversé. Mais le contexte actuel est maintenant fondamentalement différent, impliquant l’utilisation de notre plateforme pour inciter à une insurrection violente contre un gouvernement démocratiquement élu». Le bras de fer qui oppose Donald Trump aux géants des réseaux sociaux a gagné en intensité, le 6 janvier, lors de l’intrusion à l’intérieur du Capitole de Washington par plusieurs centaines de partisans du président sortant. Twitter, Facebook et YouTube ont ainsi supprimé le contenu que Donald Trump avait publié dans la journée. Facebook et Twitter ont également bloqué temporairement son compte, ce dernier le menaçant même d’une suspension permanente. Peu avant ces blocages, même une vidéo dans laquelle Trump appelait ses partisans à rentrer chez eux et à respecter les forces de l’ordre, avait néanmoins fait l’objet de restrictions en termes d’interactions, avant d’être tout simplement retirée par Twitter, Facebook et YouTube. «C’est la première fois que la plateforme enlève des tweets du chef d’Etat pour des raisons autres que les droits d’auteur», relate l’AFP. En tout état de cause, au cours de l’année 2020 et plus précisément dans le cadre de l’élection présidentielle des Etats-Unis, les plateformes américaines de partage ont multiplié leurs efforts en matière de contrôle des contenus politiques qui y sont partagés, au titre de la lutte contre la désinformation, les appels à la haine ou encore la remise en cause du processus électoral démocratique. De son côté, Donald Trump a dénoncé à de nombreuses reprises une censure et un engagement politique des réseaux sociaux.
Oki Faouzi