Les heures sombres du CABBA

Que se passe-t-il au Chabab Ahly Bordj Bou-Arréridj, créé en 1931 ? C’est la question que nous sommes tentés de nous poser sous ses divers angles. Rien ne va plus depuis le début de saison. Tout vol en éclat, ou presque. Le dernier score (5-1) empoché sur son terrain ce 9 janvier, face aux Sétifiens de l’ESS, sonne la fin des membres de la Direction générale du club. Un score qui rappelle qu’il va falloir, à présent, se rendre à l’évidence et prendre le temps de mesurer le fossé qui les sépare des supporters.

Sans idées et sans ressorts, les gestionnaires ne se sont quasiment créés aucune occasion, si ce n’est d’étaler leurs limites. Forcément, très inquiétant pour la suite de la compétition. Les supporters, très actifs depuis des saisons, souvent contre la direction du club, et notamment son président, ont justifié leur action «Nous chérissons trop notre club pour nous contenter d’une restructuration superficielle. Il faut aller au bout. L’équipe dirigeante actuelle est détestée de tous. Elle a tout détruit sur son passage, des valeurs du club. Il ne peuvent pas rester plus longtemps à la tête du CABBA». Faudrait-il comprendre par là qu’ils auront, à cette vitesse, du mal à créer du jeu honnête ? Et ne sauront rassurer leurs supporters, au risque de leur faire vivre l’une des pires désillusions, encore plus cruelles à ses milliers de fans du Ahly. Le bilan du début de saison parle de lui-même : Aucune victoire, deux nuls et cinq défaites, dont deux à domicile, quatre buts inscrits et onze encaissés, huit points concédés à domicile. Cela ne ressemble plus à une équipe professionnelle, mais plutôt à une équipe de quartier au regard de ce bilan. Pas de temps à perdre, le football est chargé de surprises. Les joueurs lâcheront prises et auraient du mal à redresser les voiles, déjà qu’un «Bilan partiel qualifié de catastrophique pour une équipe qui avait défrayé la chronique dans un passé récent» a été enregistré.

Un calvaire qui dure
Le football confirme son infiltration par des personnes qui n’aiment pas trop l’excellent mode opératoire. Le CABBA ne fait pas exception, d’autres équipes bataillent pour exfiltrer de leur monde sportif ceux qui tentent d’une manière subtile de briser l’engagement des joueurs à relever les grands défis. La classe, la mauvaise classe se faufile jusqu’à constituer des clans, des clans qui prennent en otage ces clubs qui ne bougent pas qui n’arrivent pas décoller. Un confrère du journal de l’Ouest, n’a pas hésité à ouvrir grand le dossier du CABBA «la manipulation des supporters et des membres de l’AG, l’absence d’une politique de restructuration, le conflit CSA-SSPA et l’absence d’un véritable projet sportif sont les principales raisons de ce dérapage. Tout le monde a vu grand lors de la venue de l’ex-président Anis Benhamadi, qui avait promis monts et merveilles, mais en vain». Des scénarios, pas du tout sportifs, sont souvent évoqués, marqués par des démissions d’une part et d’autre part à mettre sous pression les autorités locales pour sortir leurs carnets de chèques. Le directeur général de la SSPA, en l’occurrence Nadir Bouznad, et Haouès Remache, deux gestionnaires rejetés par les supporters qui brandissent des slogans hostiles à leur présence dans la gestion du club.

Dziri Billal, s’en va
Enfin, l’entraîneur Dziri Billal, n’en peut plus, il jette l’éponge, laissant ainsi derrière lui une équipe fragilisée, à genou. «J’ai discuté avec les dirigeants présents au stade, c’est mon dernier match avec le CABBA. Je suis démissionnaire. Je souhaite bonne chance à l’équipe et à mon successeur pour la suite de la compétition», a déclaré Dziri à la presse en fin de partie. Il n’est pas le seul, avec lui, Nadir Bouznad qui lui se retrouve Secrétaire générale de l’USM Alger où il est retrouve Anthar Yahia qu’il a connu en Equipe nationale. La boucle est bouclée, le public, plus intelligent et amoureux de leur club, exige la fin de leur scénario, ils veulent qu’ils débarquent tous, pour injecter du sang neuf dans la gestion et mettre fin aux anciens réflexes. Le président du CSA Haouès Remache est-il du même avis ? Là est toute la question.
H. Hichem