Des déchets radioactifs français sous le sable

Essais nucléaires au Sahara

Encore une fois, la France est rattrapée par son odieux passé colonial. Il s’agit du problème non résolu des conséquences des essais nucléaires effectués par la France dans le Sahara algérien.

Les Algériens ne cessent de rappeler que la France coloniale a effectué des essais de destruction massive, nucléaires et balistiques, dans le désert algérien qui font encore des victimes et causent des dégâts importants à l’homme et à l’environnement. Ils ne cessent d’exiger de la France qu’elle reconnaisse les dégâts causés par ses expériences nucléaires et qu’elle accorde aux régions et aux populations touchées réparations et indemnisations. Mais la France est-elle prête à faire ce geste indispensable pour rendre crédible le travail mémoriel engagé avec l’Algérie ? La région n’a pas été décontaminée de toute radioactivité. Pire : la France garde toujours secrètes les cartes des endroits où les déchets nucléaires sont ensevelis. Des voix françaises d’experts se sont élevées, il y a quelques mois, pour appeler le gouvernement français à collaborer avec les autorités algériennes afin que soient retrouvées les matières radioactives enfouies dans le Sud algérien en conséquence des essais nucléaires effectués par la France coloniale. Selon eux, le passé nucléaire de la France ne doit plus rester enfoui dans les sables. Ils estiment qu’il est temps de déterrer les déchets provenant des 17 essais réalisés entre 1960 et 1966 par la France au Sahara, pour assurer la sécurité sanitaire des générations actuelles et futures, préserver l’environnement et ouvrir une nouvelle ère des relations entre l’Algérie et la France. Il est temps, également, que la France ouvre ses archives et mette en œuvre, de façon rapide, ces mesures pour sortir du déni ce chapitre sur les essais nucléaires. Ils demandent que la France fournisse à l’Algérie «l’aide technique» et «l’apport d’informations sur les zones où elle a enterré les déchets», pour mettre un terme à un problème humanitaire. Dernièrement, la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle à l’Assemblée populaire nationale (APN) a effectué une visite à Tamanrasset et Adrar pour s’enquérir des séquelles des essais nucléaires français dans les régions d’Inker à Tamanrasset et Reggane à Adrar. A cette occasion, des représentants d’associations ont mis l’accent sur l’impérative reconnaissance par la France de la série d’explosions nucléaires souterraines, au nombre de treize, qu’elle a effectuées dans la région, qui sont des pratiques coloniales qualifiées de crimes au regard des dommages causés sur la santé humaine et sur l’environnement», ont-ils ajouté.
L. A.