Les clarifications du Pr. Benbouzid

Vaccin, «partage» avec la Tunisie, nouveau variant du coronavirus,…

«L’Algérie a une grande expérience dans la vaccination», a tenu à rappeler le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Professeur Abderrahmane Benbouzid, dans un entretien accordé à la Chaîne de télévision russe RT Arabic.

Tout est prêt pour la vaccination qui commencera dès que l’Algérie réceptionnera le premier lot de 500.000 doses du vaccin russe Sputnik V, pour lequel toutes les procédures ont été finalisées. Il a confirmé que des discussions ont lieu pour acquérir également le vaccin chinois. Le Pr. Abderrahmane Benbouzid a expliqué que, dans le cas où l’Algérie opterait pour le scénario de vacciner 80 % de sa population, c’est-à-dire 20 millions personnes, elle aurait besoin de 40 millions de doses, ce qui est difficile à obtenir du seul laboratoire russe, car il y a une très forte demande, c’est pourquoi, a-t-il ajouté, l’Algérie a l’intention d’importer un autre vaccin contre le Covid-19 produit en Chine. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a clarifié la question concernant le «partage» du vaccin avec la Tunisie. La demande de la Tunisie sera étudiée par le gouvernement, a-t-il dit. «Nous, en tant qu’Algériens et en tant que musulmans, nous partageons ce que nous avons ; pour les vaccins dès que nous aurons les doses nous partagerons avec la Tunisie ou avec un autre pays», a déclaré le ministre algérien. Il explique que «la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, c’est un seul pays, les frontières sont dues au colonialisme; nous avons les mêmes habitudes, les mêmes traditions, le même destin, le même avenir et il est possible qu’à l’avenir il n’y ait plus les frontières». Le Pr. Abderrahmane Benbouzid a clarifié plusieurs autres questions en rapport avec le vaccin russe, la campagne de vaccination en Algérie, l’éventualité d’une troisième vague de Coronavirus, les variants du Coronavirus… Il a évoqué le rôle de la Commission scientifique mise en place par le président de la République en mars 2020, et concernant le vaccin, a rappelé que le travail a commencé en août 2020, et, à l’époque, il y avait un nombre réduit de vaccins attendus : Pfizer, Moderna, Sputnik V, Astrazeneca et deux vaccins de Chine qui étaient en phase 3 dans l’attente de leur agrément. Selon des critères établis par les experts algériens et selon les contraintes liées à chaque vaccin, c’est le Sputnik V qui a été choisi car il se rapproche le plus des caractéristiques de l’Algérie en la matière. Le ministre a parlé de l’éventualité de fabriquer le vaccin russe en Algérie. Pourquoi pas ? Les capacités existent et même si elles sont insuffisantes avec l’aide de la Russie, on pourra accroître ces capacités, a-t-il fait savoir. A propos de la campagne de vaccination, le Pr. Abderrahmane Benbouzid a fait savoir qu’elle est précédée d’une campagne de sensibilisation pour dissiper les craintes liées au Covid-19 et à tout ce qui se dit dans les autres pays à propos des vaccins. L’Algérie dispose de plus de 8.000 sites pour vacciner. La priorité sera donnée aux personnes vulnérables (âgées de plus de 65 ans et malades chroniques) et aux personnels exposés à la contamination au Coronavirus (santé et protection civile). Il a rappelé que la médecine est gratuite en Algérie, a fortiori le vaccin contre une épidémie. A propos de la situation sanitaire créée par la Covid-19 en Algérie, le ministre fait constater que quand on voit nos chiffres et le travail du secteur de la santé, il y a une stabilisation, grâce à Dieu. Les chiffres sont en baisse, le nombre de décès est en baisse, c’est pour cela, a-t-il fait remarquer, que l’on ne s’est pas précipité pour la vaccination. Quant à une éventuelle nouvelle vague de contaminations et à un variant inconnu, nous prenons toutes nos précautions, a conclu le ministre algérien. C’est, d’ailleurs, ce qui justifie la décision du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, de prolonger le confinement partiel à domicile dans 29 wilayas pour une période de quinze jours et ce, à partir du 16 janvier 2021. Cette décision prise en application des instructions du Président Abdelmadjid Tebboune, et au terme des consultations avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus et l’autorité sanitaire, s’inscrit toujours dans l’objectif de préserver la santé des citoyens et de les prémunir contre tout risque de propagation du Coronavirus.
Lakhdar A.