Les plaidoiries se poursuivent à la Cour d’Alger

Cour d’Alger

Les plaidoiries des avocats des accusés, dans l’affaire de montage automobile et du financement «occulte» de la campagne présidentielle de l’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se sont poursuivies, jeudi après-midi à la Cour d’Alger.

Considérant «l’absence de liens entre les faits et les préjudices y afférents» dans cette affaire, la défense a plaidé pour «l’annulation» du réquisitoire rendu, la veille, par le procureur général près la Cour d’Alger, à savoir une peine d’emprisonnement de 20 ans à l’encontre de l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia. De son côté, Me Mourad Khater a estimé que son client, Abdelmalek Sellal, contre lequel la même peine a été prononcée, «ne peut en aucun cas être jugé pénalement, dans la mesure où l’acte de gestion, en sa qualité d’ancien Premier ministre, est souverain et politique». Et d’avancer que Sellal n’a fait qu’appliquer un programme présidentiel adopté par les deux chambres du Parlement», notant que les décisions du Conseil national des Investissements (CNI) étaient prises de «manière consensuelle par les ministres qui le composaient». L’avocat a assuré que les «avantages octroyés aux investisseurs Tahkout, Bairi et Oulmi l’ont été dans le cadre de la loi», notant que la décision de geler l’importation des SKD-CKD, dans le cadre du montage automobile, a été prise afin de «préserver le Trésor public». La défense a également souligné que l’ancien haut responsable avait «donné instruction pour le strict respect des lois relatives au foncier agricole, tout en soutenant que son fils, Farès Sellal, «n’avait pas bénéficié d’indus privilèges», avant de plaider pour l’annulation de la peine prononcée à son encontre et l’acquittement de l’accusé. Plaidant «la bonne foi» avec laquelle son client, l’ancien ministre de l’Industrie et de Mines, Youcef Yousfi, a assuré la gestion de ce secteur, Me Fatiha Chelouche a considéré que s’il y avaient irrégularités «les services des Douanes, des Impôts ainsi que l’ANDI et l’APN les auraient signalées à l’époque. Et de faire rappeler que le CNI «avait tous les pouvoirs de décision alors que la Commission technique disposait» de toutes les prérogatives» pour apprécier les pièces soumises par les concessionnaires automobiles dans leurs dossiers respectifs. Défendant le même client, Me Bekkai a souligné que «si des avantages ont été octroyés aux différents concessionnaires automobiles, ils l’ont été à la faveur de la loi qui avait encouragé les investissements nationaux dans le secteur automobile». Les avocats d’autres accusés, dont d’anciens ministres ainsi que des hommes d’affaires, devront encore défiler devant la Présidence de la Cour d’Alger.
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