L’exposition «L’année Art Graire» se dévoile au public

Galerie «Le Paon»

Le vernissage de l’exposition collective ‘L’année Art Graire», regroupant les œuvres de quatre artistes dans les domaines des arts plastiques, le design et la poterie traditionnelle remise au goût du jour avec une touche de modernité, s’est ouverte mardi à Alger.

Prévue jusqu’au 12 février à la Galerie d’Art «Le Paon» sise au Centre commercial de l’Office Riadh El Feth (Oref), l’exposition se veut d’être une passerelle entre l’«art et le travail de la terre» (d’où son intitulé), explique la fondatrice de la galerie et organisatrice de l’exposition, Amel Mihoub. Ce «clin d’œil à Yennayer» présente au regard du visiteur, 20 toiles du peintre et seul artiste présent au vernissage, Mohamed Boucetta, plusieurs œuvres au design moderne de Tarek Boulifa, des poteries d’art au label «Bacha» et d’autres façonnées des mains de «Yemna», dernière potière du Mont Chenoua à Tipasa. Sur des toiles peintes à l’huile, Mohamed Boucetta présente, dans un élan expressif aux couleurs vives réalisé avec minutie au «pinceau et au couteau», le «quotidien des paysans kabyles» dans différentes situations de vie, avec un regard fasciné sur la ruralité. Diplômé en 2013 de l’Ecole régionale des Beaux Arts d’Azazga (Tizi-Ouzou), ce jeune artiste, qui compte à son actif une vingtaine d’expositions collectives et la moitié en individuel, estime que «les artistes plasticiens sont à l’«agonie» car les opportunités sensées donner de la visibilité sur leur travail se font «de plus en plus rares», remerciant, au passage, la galerie «Le Paon» de lui avoir «offert son espace». Tarek Boulifa ou «le Sirocco du nord» comme il est prénommé, expose plusieurs objets du quotidien, lampe, table, tabouret, coussins et vases, entre autre, façonnés dans un design empreint de modernité, une manière pour lui de redonner vie et renouveler l’attention, à travers un habillage aux formes actualisées, sur des objets authentiques de «tous les jours» aux fonctions ordinaires, que le temps et l’habitude ont fini par éclipser du regard. La maison d’art «Bacha» sublime, quant à elle, les poteries à travers plusieurs objets exposés d’utilité et d’usage quotidiens, à l’instar des bocals, des vases et des jarres, travaillés avec la méthode «Racco», une technique de cuisson chinoise qui consiste à traiter la matière sous une température très élevée, intelligemment ramenée à la Culture berbère. Les ornements, les motifs et les perforations géométriques sur les poteries d’art «Bacha» racontent des histoires ancestrales de personnes et de lieux et mettent en valeur dans un rendu hautement esthétique, le patrimoine amazigh dans toute sa richesse et sa diversité. «L’homme pense parce qu’il a des mains», a murmuré un visiteur, au regard admiratif devant l’œuvre de Yemna, dernière potière du Mont Chenoua (Tipasa), à exercer sa magnificence sur des ustensiles fabriqués et adornés à la main, regrettant l’«absence de relève» à une «grande artiste» qui a su faire sentir au visiteur «l’attention et la délicatesse du toucher» sur des objets qui ravivent notre «attachement au patrimoine et aux souvenirs du passé». L’exposition collective «L’année Art Graire» est organisée par la Galerie d’Art «Le Paon».
R. C.