L’optimisme en confrontation avec le pessimisme

JS Kabylie

Les supporters de la JS Kabylie envisagent d’enflammer les espaces publics. «Ils retirent leur confiance à la direction du club», font-ils savoir. Coincés entre l’optimisme des uns et le pessimisme des autres, les fans des Vert et Jaune veulent en finir avec l’ambiance qui règne au sein de leur club.

Les premiers à monopoliser la parole invitent le président et ses membres à remettre la clé du club et à partir. La seconde partie hésite, veut tenter d’accorder une autre chance à l’actuelle direction. Un supporter, à la vue du président du club Chérif Mellal, à l’entrée du stade du 1er-Novembre lors du match qui avait opposé la JSK à l’USM Alger lui criait, «nous voulons que vous partiez, votre bilan est vide, si ce n’est déchiqueté par une humiliante gestion, c’est le frère de Cherif, en l’occurrence Ghiles, c’est lui qui détient le pouvoir de recruter ou de licencier». Des propos qui surprennent plus d’un. Le 8 janvier 2021, sur le plateau de la chaîne TV «El Bilad», la parole est donnée à des invités qui connaissent parfaitement les secrets du football, peut-être même ceux des clubs. Ils évoquent sans bégayer ce qui énervent, fâchent et fait sourire, et qui peuvent faire sortir dans la rue les fans. Abdelhafidh Bourayou, directeur sportif du Mouloudia d’Alger, avec des mots simples dénoncent ce qui gâchent les enjeux du football. Le MCA, il connaît très bien tout comme la JSK à laquelle il témoignait sa sympathie, évoque sa parfaite organisation, jusqu’à glisser dans ses propos ceci, «lorsque la JSK n’est pas bien c’est football qui ne l’est pas. La JSK est un grand club, par ses titres, sa stabilité, ses supporters, sa culture, mais aujourd’hui hélas ce n’est plus le cas. Cette JSK que j’évoque rejoint ceux pour qui l’intérêt écrase la dignité… hélas». Certains ne regardent plus du même œil les valeurs de cette discipline. L’ex-secrétaire général du club, Mourad Zitouni, invité de cette émission, ne prend aucun raccourcis pour lever le voile sur ce qui fait débat dans les rues de la capitale kabyle «tant que les choses se passent autrement, on ne doit sûrement pas s’attendre à quelque miracle qui atteste de l’inconstance, de la légèreté et de l’irresponsabilité des uns et des autres, ceux-là qui rivalisent autour de la palme de la bêtise», semblait dire l’ex-SG du club kabyle. Dans la foulée, il fera une mise au point en direction de ceux qui déclarent que «notre club n’a participé à aucune compétition africaine depuis 10 ans, ce qui est faux. Le 18 mars 2017, nous avons affronté le TP Mazembe, le 16 avril 2017, c’était contre l’Etoile du Congo Brazzaville… d’autres affirment que Mohand-Cherif Hannachi, (que Dieu ait son âme), a quitté la JSK sans avoir laissé un budget de fonctionnement pour le club, ce qui est faux !» Il citera la convention signée avec Ooredoo pour un montant de 15 milliards de centimes. Une autre convention signée avec un équipementier qui a équipé toutes les catégories de jeunes footballeurs du club. Poursuivant, Mourad Zitouni s’est interrogé sur l’apport financier que Mellal avait annoncé lors de son installation. «Pensez-vous qu’un cadre titulaire de 50 milliards serait tenté d’investir dans un club de football ?» Une fois Mellal installé à la tête du Conseil d’administration, Mohand-Chérif Hannachi a pris la décision de se retirer définitivement «c’est bon, je m’en vais. Je me retire officiellement du Conseil d’administration. Il m’est impossible de rester et d’assister au massacre de l’équipe», rappelait d’ailleurs DZ Foot. Hannachi disait aux supporters «l’homme d’affaires est loin d’être l’homme de la situation et la JSK ne sera pas à l’abri avec lui… elle n’ira pas loin». Aujourd’hui, une seule question plane sur le club : «Où sont passés les 50 milliards que Mellal avait promis d’injecter ? Jusqu’à présent, il n’a déboursé que quatre milliards, en liquide. On est très loin du compte, n’est-ce pas ?» Mustapha Mazouzi estime pour sa part, qu’il n’est pas logique de «se permettre trois entraîneurs en six journées de championnat… recruter un étranger alors que nos entraîneurs souvent de qualité se trouvent au chômage». Le débat s’échauffe, et offre une occasion à Zitouni de citer, à titre de repère, la convention établit dans le cadre de la libération du joueur Cheti au profit du club de l’ES Tunis par la JSK… «Une semaine après, on accuse réception d’une autre convention que Mellal m’oblige à signer, ce que j’ai refusé du fait qu’elle ne portait pas cette fameuse mention ‘cette convention annule et remplace la précédente’. Une autre convention concerne le joueur Boukhanchouche qui évolue dans un club tunisien qui a été cédé pour une somme de 150 000 euros, somme qui n’a pas transité par le circuit réglementaire, en l’occurrence par le compte bancaire». Enfin, ce mercredi 13 janvier, sur la chaîne «El Heddaf TV», l’actionnaire Malik Azlef affirme, quant à lui, que «tout ce qui se fait au sein de la JSK est sous la responsabilité du président Mellal, et quant à la gestion financière de la JSK, il a affiché une satisfaction dès l’instant que les crédits ne sont pas très importants. L’autre satisfaction affiché par Azlef, est celle qui a été prise par le CSA lors de sa dernière réunion, et qui consiste à avoir la main sur tout ce qui se décidera dorénavant, rien, désormais ne se fera sans son accord». Livrant ses impressions sur l’équipe, il dira, «je ne suis pas satisfait du niveau de l’équipe. Il faudrait revoir la stratégie. On ne peut réussir sans une stabilité du club, sans elle, il ne peut y avoir de relance, si l’on veut réellement gagner des titres, la masse salariale ne peut être un handicap. Dans le cas contraire, il faudrait qu’il laisse sa place à ceux qui peuvent assurer une relance de tous les projets sportifs». Il dira en substance que le CSA en sa qualité d’actionnaire majoritaire, lui seul peut approuver les projets qui lui seront proposés. L’optimisme reste en confrontation avec le pessimisme.
Synthèse de H. Hichem