Le total des échanges commerciaux évalué à 58 milliards dollars en 2020

Le déficit commercial de l’Algérie est de 10,6 milliards de dollars

La crise sanitaire du Covid-19, couplée à la crise économique ont lourdement impacté le commerce extérieur de l’Algérie. Le total des échanges commerciaux (importations/exportations) est estimé au cours de l’année 2020 à 58 milliards de dollars, selon les chiffres avancés, jeudi dernier, par le directeur général du Commerce extérieur au ministère du Commerce, Khaled Bouchelaghem.

Revenant dans le détail sur l’évolution de ces échanges, il a indiqué qu’«en 2020, le volume des importations de l’Algérie a chuté à 34,4 milliards de dollars, en baisse de 18%, et la valeur des exportations estimée à 23,8 milliards de dollars, en repli de 33%». Ce décalage a provoqué le creusement du «déficit commercial estimé durant l’année 2020 à 10,6 milliards, du fait de la chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, en raison de la récession de la demande induite par les mesures de bouclage économique», a-t-il ajouté. Pour éviter l’effondrement du commerce extérieur, le Gouvernement a décidé de «prendre plusieurs mesures visant à préserver les stocks des produits de base, à travers l’établissement d’une liste de 30 produits interdits à l’exportation pour une durée de 6 mois renouvelables», a expliqué M. Bouchelaghem, ce qui a permis, par conséquent, de réduire la facture des importations de 8 milliards de dollars, mais aussi conforter les exportations hors hydrocarbures qui ont connu une légère baisse durant la même année. «Certaines filières économique, industrielle et agricole, à l’instar du plastique, l’emballage, le ciment, le papier, les produits alimentaires et les dattes ont pu maintenir leurs activités d’exportation en 2020. Par ailleurs, l’année 2020 a été marquée par une réévaluation globale de l’Accord d’association avec l’Union européenne, l’Accord de la Zone arabe de libre-échange (ZALE) et l’Accord préférentiel avec la Tunisie», a-t-il précisé. Dans le même objectif, il a été procédé durant la même année à «la mise en application de l’instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à réduire les importations de 10 milliards de dollars, à travers plusieurs dispositions inhérentes à l’importation de marchandises agricoles en saison de récolte, la suspension de l’importation des viandes congelées, et l’amélioration de la liste des produits soumis à la taxe supplémentaire provisoire préventive», ce qui a permis d’épargner sur la facture des importations. D’autres mesures ont été mises en place pour contrôler et surveiller les transactions financières au niveau des douanes afin d’éviter les pratiques frauduleuses. Dans ce cadre, «un cahier de charges spécial et de textes juridiques ont été mis au point de concert avec les ministères et instances concernés dans le but de lutter contre le phénomène de surfacturation», a-t-il souligné. Désormais, l’Algérie veut s’affranchir de sa dépendance aux produits européens et chinois, en particulier, en se lançant dans le développement de son commerce dans la zone arabe et africaine. Étendre ses échanges commerciaux vers d’autres pays que «la Tunisie, l’Egypte et le Maroc, qui représentent 80% des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays arabes et africains», a-t-il indiqué, affirmant que «le secteur du Commerce vise à atteindre l’objectif de 5 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures en fin 2021.
Samira Takharboucht