L’alerte du ministère de tutelle

Energie

En émettant un tableau sur fond alarmiste, le ministère de l’Energie lance une véritable alerte quant à imposer une gestion plus rigoureuse de la gestion de nos hydrocarbures. Particulièrement durant  2020 année durant laquelle notre pays s’était préparé à une reprise socio-économique après avoir souffert de divers actes de déstabilisation.

En tout état de cause, dans la forme comme dans le fond cette alerte n’a pas permis de libéraliser le secteur des hydrocarbures. Ou s’il l’a fait, cela a été réalisée d’une manière stérile si l’on se réfère aux chiffres de production et de commercialisation avancés par le ministère. Dans le document qu’il a émis ce dernier dimanche, cette institution précise que «…le volume global des exportations d’hydrocarbures a atteint 82,2 millions en tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2020 pour une valeur de 20 milliards de dollars». Soit des baisses respectives de 11% et de 40% par rapport à 2019. Il a, par ailleurs, précisé, que la plupart des indicateurs du secteur ont connu une tendance baissière durant l’année 2020.
L’argument qu’il avance pour justifier cette situation représente une véritable massue car s’agissant de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie nationale. Les hydrocarbures en représentent le plus grand facteur. Et lorsque dans son communiqué, le ministre de l’Energie se dit déterminé à ne pas reculer même si  la valeur des exportations des  hydrocarbures a été en baisse en 2020,  il met chacun des cadres gestionnaires devant ses responsabilités. Surtout que, cette fois-ci encore l’Etat qui mise beaucoup sur la relance économique après avoir subi les impacts fâcheux de l’épidémie de la Covid-19, attend beaucoup de cette filière.
Ce qui nous ramène à l’alerte du ministère de l’Energie et de la valeur en baisse des exportations que ses services ont enregistrées. Dans le document en question, il est dit que «la moyenne des cours de pétrole a baissé à 42 dollars baril en 2020, contre 64 dollars durant l’année écoulée, soit une perte de près de 23 dollars par baril (-35%)». Il est également précisé qu’en comptabilisant les exportations hors hydrocarbures du secteur de l’énergie (pétrochimie et autres), la valeur des exportations du secteur atteindra au total 22 milliards de dollars. C’est dire que l’alerte est sérieuse. D’autant plus que, selon un expert en comptabilité il existe des distorsions créées et enracinées par des monopoles attribués à certains groupes d’intérêts particuliers, au détriment de la concurrence et donc à l’encontre, des consommateurs qui doivent payer des prix plus élevés pour les biens et services. Au vu de la baisse des impôts révélés par le ministère de tutelle, il s’avère que  les Algériens ont créé une économie tributaire de la consommation dans son ensemble. Cela signifie que les incitations à diversifier l’économie n’existent plus pour les entrepreneurs et les entreprises et que l’appel du ministère de l’Energie sera confronté aux investisseurs internationaux et les entrepreneurs nationaux.
Ce modèle sera bientôt insoutenable, en particulier avec les pressions inflationnistes de la dévaluation de la monnaie nationale en raison de la réduction des réserves de change. Concernant les revenus de l’Etat, un montant de 1.853 milliards DA de fiscalité pétrolière a été versé au Trésor public durant l’année 2020, en baisse de 31% rapport au montant de 2019, a ajouté le ministère de l’Energie. S’agissant des investissements, le montant mobilisé par le secteur pour le développement de ses activités a atteint 7,3 milliards dollars. Il est en baisse de près de 30% par rapport aux réalisations de 2019 où ils étaient de 10,2 milliards dollars. En termes de création d’emplois, le secteur de l’énergie emploie aujourd’hui plus de 285.000 agents contre 284.000 en 2019, soit une création de près de 1.000 nouveaux emplois directs.
A. Djabali