«L’empressement du Makhzen à normaliser ses relations avec l’entité sioniste n’aura aucun impact»

L’Ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud :

L’ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud, Mohamed Yeslem Beissat a affirmé que la Déclaration conjointe de l’Algérie et de l’Afrique du Sud allait dans le sens des exigences de l’Union africaine (UA) concernant la nécessité de réunir les conditions minimales, à savoir la Résolution 690 et l’organisation du référendum en vue de résoudre le conflit du Sahara occidental.
Dans un entretien accordé hier à l’APS, le diplomate sahraoui a affirmé que «le conflit au Sahara occidental est une question d’autodétermination et de décolonisation, ce qui représentent la position politique de la majorité des pays, une position conforme à la légalité internationale». Pour M. Beissat, «l’empressement du Makhzen à normaliser ses relations avec l’entité sioniste n’aura aucun impact pratique clair et ne changera rien en l’équation».
Après avoir rappelé que «le régime marocain avait envahi le Sahara occidental en 1975 avec le soutien de l’Administration Ford (ancien président des USA, NDLR) et construit ses lignes de défense avec une aide et une planification israéliennes, l’ambassadeur sahraoui a estimé que «Trump n’a fait que déclarer des relations qui étaient sécrètes». L’ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud a évoqué l’ouverture de consultas dans les territoires occupés par des pays qui ne respectent nullement la légalité internationale, notamment que l’existence d’une communauté ou d’intérêts économiques fait partie intégrante des conditions d’ouverture d’un consulat en termes de droit international.
Après avoir agressé des civils sahraouis le 13 novembre 2020, a-t-il poursuivi, le Maroc a crée une nouvelle réalité en poussant les Sahraouis à se défendre, ajoutant qu’au fil du temps, le Makhzen «ressentira une pression étant donné que les Sahraouis sont capables de résister 40 ans de plus pour le convaincre de signer un accord de paix juste permettant le respect de notre droit». Et d’ajouter que «le Maroc ne jouit d’aucune aptitude à la résistance dans sa guerre contre le peuple sahraoui», insiste M. Beissat. «La guerre impose sa logique, sa dynamique et ses conditions, c’est pourquoi le Maroc doit s’apprêter à une guerre plus longue que celle d’avant et plus féroce contre le peuple sahraoui», a averti le diplomate sahraoui.
Djamila Sai