Un réseau de faussaires professionels neutralisé à l’Est du pays

Des faux-monnayeurs arrêtés à Annaba

Décidément, il suffit simplement d’un micro-portable, d’une imprimante neuve et quelques papiers de bonne qualité pour fabriquer des liasses de faux billets. C’est notamment l’idée jointe à l’action que tous les trafiquants jusqu’ici arrêtés par les services de sécurité utilisent dans leurs scabreuses opérations.

La brigade de recherches de la Gendarmerie nationale de Bordj Bou arreridj a réussi, le 14 janvier 2021, un joli coup de filet en récupérant un montant de plus de 115 millions en faux billets et en arrêtant un réseau criminel constitué de quatre (4) faux-monnayeurs, tous des repris de justice, a-t-on appris auprès de ce corps constitué. Cette opération a été possible grâce aux renseignements fournis par des citoyens sur ce réseau criminel transfrontalier spécialisé dans la falsification de la monnaie nationale en coupures de 2.000 dinars. Deux véhicules touristiques, cinq téléphones portables et 0,5 g de drogue ont été également saisis. La perquisition des domiciles des suspects a permis la découverte et la saisie des équipements informatiques utilisés dans ce trafic, soit un ordinateur portable et une imprimante, informe la même source. Dans ce volet, il est signaler que les éléments de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire de la Sûreté de Annaba ont opéré, suite à une perquisition effectuée ces dernières 24 heures pour arrêter un baron activant dans la wilaya, âgé de 37 ans, des faux billets de 1.000 et 2.000 DA qui se trouvaient en sa possession. Une grosse somme de 376 millions de centimes (1.092 billets de 1.000 DA et 1.338 billets de 2.000 DA) ainsi que des coupures blanches prêtes à être reproduites et des téléphones portables ont été découverts lors de la fouille de son domicile. Les éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale de Aïn Azel dans la wilaya de Sétif ont saisi 458.000 dinars en faux billets de banque en coupure de 2.000 dinars, un pistolet automatique et un fusil de chasse dans une affaire impliquant quatre individus, a-t-on appris le 12 mars 2020 auprès du service de communication du groupement territorial de ce corps constitué. L’enquête dans cette affaire a été déclenchée suite à l’exploitation d’information qui s’est soldée par l’arrestation de l’accusé principal dans cette affaire, a précisé cette source, relevant que lors de son interrogatoire, le suspect a reconnu les faits qui lui sont reprochés et identifié trois autres individus, âgés de 23 à 31 ans comme membres de son groupe qui s’adonnait à la falsification des billets de banque. Les investigations approfondies des enquêteurs de la brigade de Aïn Azel ont permis la saisie de 458.000 DA en faux billets de banque, d’une arme automatique et un fusil de chasse chez les trois autres personnes appréhendées, a-t-on encore détaillé. A l’issue des procédures judiciaires d’usage, les quatre mis en cause seront présentés devant la justice, a-t-on conclu de même source.

Le faussaire voulait acheter un véhicule avec plusieurs faux billets de banque
Rappelant aussi, qu’en agissant sur base d’informations précieuses, des policiers de la Sûreté urbaine relevant de la localité de Sidi Salem à Annaba ont neutralisé à temps et en flagrant délit l’un des trio d’un réseau de faussaires en activité dans la région. Agé de plus de 20 ans, le trafiquant était en possession d’une somme de 32.500 DA en fausse coupure de 2.000 et 500 DA dissimulées dans sa sacoche, il avait d’acheté une voiture au marché Al Izdihar de véhicule d’occasion. Arrêté la main dans le sac avec des faux billets, le 7 janvier 2018 et après une minutieuse perquisition de son domicile, les policiers ont découvert des ordinateurs, une imprimante avec scanner Epson et plusieurs milliers de billets contrefaits. L’inculpé a été placé en détention préventive pour son procès. les éléments de la brigade des stupéfiants relevant de la Sûreté de la wilaya d’El Taref ont fait tomber, en ce début de juillet 2017 dans leur filet deux membres d’une bande de malfaiteurs spécialisée dans le trafic de faux billets et de drogue dans la région de Dréan. La police a arrêté les deux hommes entre les communes de Drean et Chbaita Mokhtar, en possession de 420 plaques de psychotropes destinées à la vente et une somme de 10 mille dinars en faux billets de 1.000 DA, nous indique une source sécuritaire. Les trafiquants ont été aussitôt placés en détention préventive avant leur jugement. Le phénomène de la contrefaçon des billets de banque s’est développé ces dernières années et prend des proportions alarmantes, surtout avec l’infiltration irrégulière des africains sur notre sol et beaucoup d’entre eux avaient été arrêtés en possession de vrais faux billets de 500 et 1.000 DA. Il ne se passe pas un mois sans que les services de sécurité mettent la main sur un nouveau réseau de faussaires. Cette fois-ci, c’est dans la commune d’El Hadjar que trois individus, abord d’un véhicule de marque Chevrolet ont été appréhendés sur l’avenue El Akid Amirouche, et lors de la fouille de la voiture, il a été découvert 5 billets seulement de 1.000 DA en fausse coupures, et à la suite d’une perquisition faite dans un domicile de l’un d’entres eux, la police a trouvé 31 faux billets de 1.000 DA. Les trafiquants ont avoué la provenance de la fausse monnaie qui provenait d’un complice identifié par les services de police et toujours en fuite. Les faux-monnayeurs ont été écroués aussitôt par le Parquet d’El Hadjar, a-t-on informé auprès de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya.

Technique utilisée par les faussaires
Les investigations ont permis de révéler la technique utilisée par les faussaires pour fabriquer de fausses coupures de 500 DA et 1.000 DA. Il s’agit d’une méthode d’impression des billets de banque à l’aide d’un matériel informatique sophistiqué. Des ordinateurs et des scanners de dernière génération. D’après les estimations des enquêteurs, le trafic des faux billets est apparue en Algérie vers l’année 1997 où les faussaires avaient surtout ciblé la monnaie nationale faisant ravage dans les grandes villes comme Constantine, Annaba, Alger et Oran. Or, les services de sécurité avaient durant cette période réussi une opération spectaculaire, informe-t-on, plus de 27 personnes avaient été arrêtées en possession de 700.000 DA en faux billets de banque, et face à cet état de fait, les investigations n’avaient jamais pu remonter jusqu’aux véritables commanditaires, puisque les réseaux finissent toujours par se reconstituer. A ce stade, il est impératif d’indiquer que des mesures préventives et répressives doivent être prises par les pouvoirs publics afin d’éradiquer avec rigueur ce redoutable phénomène du crime. En Algérie, les faussaires cherchent toujours à réaliser les meilleures imitations possibles dans leur trafic pour faire tromper tout le monde lors d’écoulement de la marchandise. il est évident que la masse de faux billets mise en circulation échappe totalement aux contrôles de l’Etat et aux banques, et parmi les imperfections du faux billet signalées par des spécialistes, les banquiers révèlent la sonorité au toucher, le filigrane, le numérotage, la couleur, les dimensions du billet et la qualité du papier utilisé. Autant de paramètres capables de déceler les contrefaçons de ce trafic. Dans ce sens, il a rappelé que des ateliers de fabrication de faux billets algériens ont été découverts en France et en Italie où les trafiquants ont trouvé d’autres solutions, ils fabriquent des faux billets de 1.000 dinars dans d’autres pays, en France ou en Chine, à titre d’exemple. Des centaines de millions de dinars en coupures de faux billets de 1.000 dinars ont été découverts à l’intérieur d’une mystérieuse usine située en pleine forêt en Seine-et-Marne, à Paris. Le 18 avril 2009, la police lyonnaise a découvert une importante affaire de fabrication de faux billets en fausses coupures de 1.000 dinars avec de vrai papier de billets de banque de 1.000 DA et toute la confection de ces vrais-faux billets est faite par les trafiquants de façon «irréprochable», rendant difficile leur détection. La saisi en 2010 d’un «pactole» de l’ordre de plus 27 milliards de centimes, principalement des billets de 1.000 DA hautement confectionnés et à l’aide desquels les trafiquants avaient inondé, dans une première phase, la place financière de la région de Annaba, qualifiée de plaque tournante, puis toute la région de l’Est avait permis l’arrestation de 39 individus, originaires entre autres, d’Annaba,Tébessa, Batna, Aïn M’lila, Constantine, El-Eulma, Sétif, Bordj Bou-Arreridj et Alger. Des vrais-faux billets qui seraient confectionnés en Chine avec du papier de qualité dérobé en France et introduits au pays par des filières spécialisées, ont fait plusieurs victimes, dont le Trésor public, voire même la banque BNP Paribas de Annaba, dotée pourtant de moyens de détection de dernière génération, révèle-t-on. En outre, la police financière italienne (GDF) avait saisi, en 2010 dans une imprimerie clandestine située dans la région de Naples (sud), des faux dinars algériens d’une valeur totale d’environ 3,5 millions d’euros et avait arrêté une personne, des machines d’imprimerie sophistiquées, 350.000 billets de 1.000 dinars algériens chacun et une importante quantité de papier spécial avaient été découverte. Les faux billets saisis étaient d’une qualité très élevée, car ils avaient été imprimés sur du vrai papier à billet avec les filigranes, muni d’un fil de sécurité, indique-t-on.
Oki Faouzi