Football cherche compétence

Ce n’est pas un jeu et il ne devrait pas l’être. C’est devenu un véritable mode opératoire pour grand nombre de présidents de clubs.

Un international, croisé dans un stade, n’hésite pas à souffler ceci «il y a des présidents qui sont conscients de leur expérience dans la gestion des affaires du football, mais ratent leurs objectifs mesurables à atteindre, et de ce fait, se dénoncent par l’absence de programme précis qu’ils souhaitent réaliser… Sont-ils installés uniquement pour rapidement dégommer, désigner et humilier ensuite publiquement ceux qui n’ont pas un style, de gestion ? Voire incapable à leur yeux de rehausser l’image du club de football. Pourtant ces entreprises deviennent des dévoreuses d’entraîneurs.

Onze entraîneurs plient bagages
Ils sont onze entraîneurs à plier bagages en huit matches. «On pensait que cela allait s’arrêter un jour, que l’on penserait un peu plus au comment régler les différents compartiments qui font bouger la mécanique du football. Mais cela était initié puisque ce qui se passe aujourd’hui, n’est en fait que la répétition de la saison passée. Des dirigeants s’énervent, haussent le ton et dénoncent ce qu’ils appellent ‘le mal du football’ qui proviendrait des instances. Mais une visite dans les couloirs de clubs, seule la production d’idées fonctionne, comment prendre les trois points. C’est dire que le professionnalisme dont on a beaucoup parlé paraît comme un leurre. Leur seul et unique intérêt est de gagner trois points. Le métier d’entraîneur est-il alors devenu autrement plus instable qu’à l’accoutumée ?»

Comment sauver le club ?
«Vous ne pouvez pas virer trente joueurs alors que c’est plus facile d’écarter les entraîneurs. C’est une façon pour un président de se protéger», faisait remarquer un technicien de la balle ronde, lequel évoquera les décisions que prennent certains patrons de clubs «certains sont même allés plus loin cette saison en mettant leurs techniciens sous ‘tutelle’ avant de s’en débarrasser, alors que la phase aller est très loin d’être bouclée. Des décisions de mettre fin aux fonctions de leur coach, s’enchaînent et cela concerne particulièrement les équipes les plus huppées du pays, à l’image de l’USM Alger, du MC Oran et de la JS Kabylie, pour ne citer que ceux-là».

Et le marketing sportif a-t-il une place ?
Sous d’autres cieux, le même climat continue d’alimenter les chroniques sportives. Dans un club européen, il s’est produit ce qui est de tradition dans certains clubs algériens, pour mémoire ou pour rafraîchissement, Hakim Malek celui qui avait remplacé le Portugais Chalo, du PAC est le dernier entraîneur à être limogé, la séparation s’est faite à l’amiable. Dziri Billal quitte le CABBA pour rejoindre le NAHD à la place de Nadir Leknaoui. Le MC Oran, lui aussi, s’est détaché, malgré sa série de victoires de Bernard Casoni limogé. Ce dernier rejoindra le Maroc pour entraîner l’équipe de Oujda et c’est Belatoui qui assure la manœuvre, provisoirement, en attendant la nomination d’un nouveau technicien. Le NC Magra enchaîne avec le limogeage de son entraîneur Mohamed Bacha pour le faire remplacer par Abdelkrim Latrèche, et ce, au moment où Bougherara du côté de l’USMBA récupère ses affaires pour aller vers un autre club, et ce, au motif de la crise financière. Bouakkaz, un excellent, ne pouvant plus supporter le climat, s’en va du club l’US Biskra, et ce serait Aziz Abbes du WA Tlemcen qui pourrait rejoindre un club dans les prochaines heures. Résultat du jeu de pétanque, dix clubs ont changé d’entraîneur, soit la moitié, alors que le championnat de la Ligue 1 n’est pas à mi-chemin. Le football sera-t-il un jour remplacé ? Oui, mais par quel jeu ? En attendant, les voies exploratoires du marketing ne sont pénétrables qu’aux gestionnaires maîtrisant les techniques de jeu, mais aussi celles des études de marché et dotés d’un bon sens en communication pour convaincre et séduire un sponsor potentiel. Car il ne suffit pas de disposer d’un produit, même excellent et alléchant pour gagner la confiance d’un éventuel annonceur. Il faut étaler toute une stratégie d’échanges de marchandises pour démontrer la bonne affaire de la réciprocité de l’opération somme toute commerciale. Nos grands clubs ne bougent pas, se contentant d’accepter les propositions des équipementiers qui se présentent à leurs portes.
H. Hichem