Plus de 51.000 locaux commerciaux dits du «Président» sont à l’abandon

Alors que le chômage bat des records

Plus de 51.000 sur un total recensé de 121.000 locaux commerciaux, appelés communément «les locaux du Président Bouteflika» sont inexploités pour des raisons inconnues, a fait savoir, hier, le directeur général de la régulation et l’organisation des marchés au ministère du Commerce, Sami Kolli, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, affirmant que les autorités «prendront les mesures nécessaires afin de réhabiliter ces locaux commerciaux et les attribuer à d’autres bénéficiaires».

Il a révélé, également, dans le même contexte, qu’ «un total de 632 marchés entièrement habilités, ne sont pas exploités à ce jour», a-t-il déploré. Des marchés et des locaux fantômes, restés inexploités depuis presque une décennie pour des raisons inexpliquées, alors que le chômage monte en flèche. Ces marchés et locaux à usage professionnel et artisanal ont coûté des milliards de dinars à l’Etat. Après des années de fermeture, ces infrastructures sont en grand nombre détériorées sous le regard des citoyens et des autorités restées immobiles. Un investissement non rentable qui va coûter encore plus d’argent et d’effort à l’Etat pour les réhabiliter. Dans leurs conclusions, les Commissions d’enquête mises en place par les pouvoirs publics pour évaluer l’état de ces marchés, ont recommandé «l’intervention nécessaire des walis pour débloquer la situation et relancer l’activité de ces infrastructures fermées afin de lutter contre l’informel et le chômage», a souligné, l’invité, saluant le travail et l’engagement des services du ministère du Commerce sur le terrain, qui ont accompli des résultats positif dans la lutte contre le marché informel. Il est revenu, également, sur la mobilisation accrue de ces services dans la stabilité et l’approvisionnement régulier des marchés commerciaux à travers le pays, notamment, durant cette période de crise et de pénurie de certains produits de première nécessité. La réhabilitation et la relance de l’activité de ces infrastructures pourrait constituer une solution au chômage galopant, notamment, au niveau des communes des régions isolées et rurales. La mise en place d’un registre du commerce ambulant par le ministre du Commerce au niveau des zones d’ombre et dans toutes les régions d’Algérie vise à lutter contre la bureaucratie et faciliter aux intéressés par la vente mobile la création de leur registre du commerce ou activité. «Plus de 2.000 inscrits au registre du commerce ambulant ont été recensés en 2020», a affirmé M. Kolli. Par ailleurs la remise en activité des marchés et locaux inexploités constitue une véritable opportunité pour les jeunes porteurs de projets, notamment, commercial, mais aussi pour l’Etat. Par ailleurs et concernant les efforts du ministère du Commerce dans la lutte contre les mauvaises pratiques commerciales, en l’occurrence, la vente de produits périmés ou contrefaits et la spéculation et le stockage volontaire des produits de premières nécessités qui connaissent une hausse vertigineuse des prix sur le marché depuis le mois d’octobre 2020, l’intervenant a indiqué que les «services de contrôle économique et de la répression des fraudes ont effectué plus de 785.000 interventions qui se sont soldées par la découverte de plus de 55.000 infractions commerciales relatives à plusieurs dépassements liés particulièrement au manque d’hygiène qui est inacceptable au vue de la situation sanitaire actuelle». Il a précisé que «les services du ministère comptent remédier à cette problématique à travers de nouvelles décisions ministérielles devant encadrer et organiser cette activité avec l’implication de toutes les unités de productions des produits alimentaires, des commerçants de gros et de détails». La réorganisation du marché commercial est nécessaire afin d’assurer le bon fonctionnement de toutes les chaînes de valeur nationale, mais aussi l’approvisionnement du marché et l’élimination de la spéculation et du phénomène de surfacturation. Le cheval de bataille du ministère du Commerce qui s’investit dans la lutte constante contre les pratiques illicites et le marché parallèle. Des raisons parmi d’autres qui ont laminé le pouvoir d’achat des Algériens. Interrogé sur la flambée des prix d’une large gamme de produits alimentaires sur le marché depuis plusieurs mois, M. Kolli a expliqué cette situation par «la hausse des cours mondiaux des produits alimentaires, principalement en raison de la fermeture des frontières et la baisse des échanges commerciaux. Sans oublier le dérapage du dinar depuis plusieurs mois face au dollar.
Samira Takharboucht