Défaites et expériences acquises

Le Sept algérien s’incline une nouvelle fois

Étonnante équipe nationale de handball face à la Norvège. Le public algérien savait que le niveau est différent, qu’il est encore tôt de parler d’une victoire face à cette nation suffisamment armée de titres.

La partie de ce tour principale du championnat du monde de handball qui se tient en Egypte était difficile ? On s’attendait à une meilleure production de jeu, une prestation plus technique. Mais au cœur de la partie, c’est la précipitation qui avait dominé les débats des deux mi-temps. Sur le terrain, les joueurs algériens montraient des signes qui annonçaient une fatigue. Ils ne pouvaient faire face à cette machine norvégienne, notamment dans les duels qui se produisaient au niveau de l’attaque où se trouve un certain Sagosen, l’un des meilleurs arrières du monde. Il y a aussi la fatigue et cette dépense d’énergie qui pesaient sur les jambes des joueurs. Une équipe tout à fait différente de la prestation fournie face aux Bleus. Il n’y avait ni maîtrise, ni contrôle. Les Algériens étaient à la limite du jeu, ou aucune prestation, aucune démonstration, aucune forme de jeu ne pouvant inquiéter la défense adversaire. Ce soir-là, il n’y avait presque personne sur le terrain. A 10’ de la fin, le score était de 32-17. C’est le plus gros écart enregistré par les Verts, le score grimpe à 35-23 et à 3′ de la fin de la partie. 36-23 les protégés de Laportes continuent de sombrer avec un score final de 36-23.

Les impressions des consultants algériens
Les consultants de la télévision algérienne Aziz Derouaz et Yacine Nourouila étaient bien déçus à la fin de la rencontre. «A chaque match, nous n’avons cessé de dire que le niveau de notre équipe nationale n’est autre que celui qu’elle affiche. Mais ce qui est choquant aujourd’hui, c’est le score. Jamais, depuis les années 90, nous n’avions atteint un tel score, la limite était… 23 buts, ce qui est acceptable en handball. Nous devons tenir compte de l’expérience de ce championnat, il est très enrichissant pour nos joueurs. Nous allons jouer contre la Suisse. Notre équipe a-t-elle des joueurs qui seraient en forme, bien reposés ? Je pense que d’ici dimanche, ils auront appris la leçon et qu’ils nous donneront un autre visage, et je suis persuadé qu’ils sont capables. Tout cela est aussi le fruit d’une mauvaise, ou absence de préparation. Il faut tout revoir», ont-ils déclaré. Et pourtant, mercredi dernier, le Sept algérien avait frôlé l’exploit. «Un succès étriqué», de l’aveu même du sélectionneur des Bleus, Guillaume Gille, en raison d’une performance collective insuffisante des Français. De quoi nourrir une certaine déception, malgré le résultat favorable. Qu’a souhaité exprimer la journaliste de BeIN Sport, Mary Patrux en interrogeant en direct Luc Abalo juste à l’issue de la rencontre par une formule peut-être un peu malheureuse. «Nous n’avons pas passé une très bonne soirée devant ce France-Algérie. J’imagine que l’équipe de France n’a pas passé non plus beaucoup de plaisir durant cette rencontre». Visage fermé, l’ailier droit répond du tac au tac : «Ah oui, pourquoi vous n’avez pas passé une bonne soirée ?» Partie du mauvais pied, la discussion se poursuivait alors, dans un climat de défiance et hostile. «Vous avez été mis en difficulté par une équipe d’Algérie que vous êtes, pour moi, capable de dominer plus facilement», répondait la journaliste de la chaîne payante. «En fait, d’après quoi vous dites que nous pouvions les dominer facilement ?», s’énervait un peu plus Abalo. Avant d’étayer son propos. «Notre équipe est nouvelle. Il y a plein de joueurs qui n’ont pas forcément l’expérience de cette compétition, et pour eux c’est un match difficile. L’Algérie est une grosse équipe. Ils défendent différemment, très dur, très haut, donc nous savions que nous allions rencontrer des difficultés dures à surmonter.» Une manière, pour l’ailier, de défendre ses troupes. Mais de défensif, son discours passait ensuite à l’offensive…
H. H.