L’Algérie met sur pied son industrie minière

Cap sur l’exploitation minière des gisements (Ghar-Djebilet, Oued Amizour et El-Onk)

Désormais, l’Algérie s’apprête à l’exploitation optimale de ses ressources minières afin de soutenir l’économie nationale, en crise depuis des années et surtout diversifier les sources de financement.

Après avoir validé les études techniques d’exploitation de l’immense site de zinc-plomb de Oued Amizour (Béjaïa) et la mise en exploitation prochaine du gisement de fer de Ghar-Djebilet (Tindouf), le ministère toujours en négociation avec des partenaires étrangers pour réaliser un complexe sur place, a indiqué dans son bilan de réalisation du plan d’actions 2020 arrêté au 31 décembre dernier «l’appel à manifestation d’intérêt concernant le Projet Phosphate Intégré (PPI) de Bled El-Hedba (Tébessa) pour la production des engrais dans les régions de l’Est du pays sera lancé l’année en cours». L’Algérie compte exécuter son plan de relance et d’exploitation de toutes ses réserves minières inexploitées et répertorier toutes les matières essentielles à l’extraction. Le gouvernement propose d’ailleurs dans sa nouvelle stratégie une exploitation des ressources minérales en investissant dans une chaîne de valeurs impliquant des investisseurs étrangers et locaux. Le ministère de tutelle est toujours en négociation avec des investisseurs étrangers. Récemment, le ministre des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré que «des négociations sont en cours avec un partenaire étranger pour la réalisation d’un complexe qui va produire 12 millions de tonnes/an à Ghar-Djebilet», alors que «les études techniques d’exploitation et le traitement et la gestion de l’environnement du gisement de zinc-plomb d’Oued Amizour ont été validées, tandis que l’étude économique et financière est en cours d’analyse pour validation», a noté la même source. En attente de sceller une entente avec des investisseurs étrangers, un accord avec pour le projet de développement du gisement de zinc-plomb d’Oued Amizour, a été signé entre l’Université Abderahmane Mira de Béjaïa (Uamb) et la société Enof (Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles). Dans la mise en valeur de ce gisement, «une société mixte dénommée Western Méditerranéen Zinc SPA (Wmz) a été créé en février 2006 et ce, entre deux entreprises publiques algériennes (Enof et Orgm) et une entreprise australienne (Terramin : 65%, Enof : 32,5%, Orgm : 2,5%)», a précisé le ministère. De son côté, la société Somiphos (Société des mines de phosphates) et l’Ensmm et (Ecole nationale supérieure des mines et de la métallurgie) d’Annaba ont conclu conjointement» un accord cadre pour le projet de développement de la transformation des phosphates de Djebel El Onk (Tébessa)». Un projet qui ne devrait pas tarder à entrer en activité, après de longues années d’attente. Pareil pour le site de phosphate de Bled El-Hedba (Tébessa). «L’appel à manifestation d’intérêt concernant le Projet Phosphate Intégré (PPI) de Bled El-Hedba vise à développer une industrie de transformation des phosphates pour la production des engrais dans les régions de l’Est du pays. Il est actuellement en phase de recherche d’un partenaire technologue potentiel et l’appel à manifestation d’intérêt sera lancé en 202», a indiqué le même document du ministère. Ce dernier est revenu aussi sur l’importance du site de fer de Gara Djebilet (Tindouf), situé à 160 km au Sud-Est de la ville de Tindouf, identifié et étudié depuis plus de cinquante ans. Mis à part «la structure oolithique complexe et une teneur élevée en Phosphore, élément nuisible dans la fabrication de l’acier, l’exploitation des minerais des gisements de fer de ce site, d’une teneur en fer appréciable (plus de 50%), sont d’exploitation facile (à ciel ouvert), avec des ressources estimées à plus de 3 milliards de tonnes», a précisé le même rapport. Ces gisements gigantesques «constitués de trois sites à savoir Gara Ouest, Gara Centre et Gara Est, soit un total de 40.000 hectares tout en soulignant que ces gisements se prolongent au lieu-dit Abdelaziz Mecheri, 200 km à l’Est de Gara-Djebilet», a précisé le ministère dans son bilan. Selon ce dernier, «un concentré à basse teneur en phosphore utilisable dans une chaîne de pelletisation en boulettes, et une poudre de fer pré-réduit «Pdri» (Powder Direct Reduced Iron), conditionnée sous forme de briquettes, utilisable comme substitut ou complément à la ferraille», a été obtenu lors des derniers essais industriels pilotes réalisés, menés sur le minerai de fer de Gara Djebilet par une entreprise chinoise avec des centres de recherche et universités chinoises. Le ministère a indiqué, par ailleurs, que «la société algérienne Feraal Spa procède actuellement à la recherche de partenaires (publics et privés nationaux et/ou étrangers)». De plus en plus portée par le développement de l’industrie minière, l’Algérie compte exploiter à grande échelle ses ressources souterraines. Un engagement de taille qui nécessite d’importants financements et au préalable de l’expertise étrangère et une réglementation rigoureuse.
Samira Takharboucht