Le projet du rail inspecté

Tiaret

Le retard accusé dans la réalisation du gigantesque projet du «Serpent à moteur» sur un tracée de plus de 300 km entre l’axe Tiaret – Relizane – Tissemsilt et Tiaret – Saïda, a fait l’objet jeudi d’une visite inopinée du chef de l’exécutif sur les différents chantiers chargés de la ligne Tiaret-Saïda sur une distance de 165 Km.

Le wali de Tiaret, M. Deramchi Med Amine, accompagné des responsables des secteurs concernés, a pris une série de mesures avant de décider l’installation d’une commission chargée du suivi afin de faire la lumière les contraintes, la pose du rail, l’approvisionnement des agrégats et autres à l’image de l’absence de la firme étrangère depuis le mois de mars dernier et le déplacement les lignes électriques à très haute tension. Le responsable du projet a également été chargé d’évaluer un rapport d’étape sur les raisons du retard accusé dans la réalisation de certains tronçons, notamment sur la ligne Tiaret-Saïda, lancés en septembre 2011 pour un délai de réalisation initial de 36 à 54 mois, les nouvelles lignes du chemin de fer doivent pour les villes de Saïda et Tiaret connaître la construction de gares de marchandise combinant les installations pour voyageurs prévues dans ce gigantesque projet, s’ajoutent les gares de voyageurs qui sont également prévues au niveau des agglomérations de Frenda et Aïn kermès, ainsi que les gares de croisement sur toute la ligne. Selon le responsable du projet, le tronçon connaît un taux d’avancement de plus de 85%. Sur la borne ferroviaire 13, on enregistre l’avancement des travaux, relève l’exposé, au volet du terrassement, 8,3 millions de m3 (déblais), 7,1 millions de m3 (remblais), 303.288 m3 (sous-ballast), 451.038 m3(ballast). Quant au second chapitre, on avance 15 U de 2.058 ml (viaducs), 30 U de 350 ml (Pont rail), et 35 U de 830 ml (Pont route). Pour la voie, 22.632 tonnes de rail UIC 60 s’ajoutent 320.000 tonnes de traverses (bi-bloc) et 78 appareils de voies. Lors d’une halte au second point, la délégation a inspecté le taux d’avancement des travaux de terrassement avant de visiter l’ouvrage d’art de 523 mètres, réalisé sur la borne ferroviaire 37, une référence qui relie les axes frontaliers communaux (Frenda-Aïn Kermès ). Sur les quatre gares (marchandises – voyageurs), une halte a été marquée à Aïn kermès dont l’infrastructure (GV) a connu un taux d’avancement de 77%, Frenda 55% et celles des marchandises les gares de Saïda 76 % et Tiaret avec 25%. Avant de quitter la voie du serpent à moteur reliant les deux wilaya, le wali de la wilaya, M. Deramchi a inspecté le parc roulant des engins relevant de la firme étrangère (italienne) sur cale depuis l’envahissement de l’ennemi invisible Coronavirus le mois de février dernier. Par ailleurs, le vaste projet de transport ferroviaire est d’un tracé de plus de 340 km, reliant les trois wilayas, Tiaret, Relizane, Tissemsilt et Saïda, cette première étape à voie unique sera construite selon les standards U.I.C non électrifiés, les ouvrages d’art seront dimensionnés pour deux voies. Selon les chargés de la réalisation, la ligne Relizane-Tiaret-Tissemsilt est composée de deux tronçons, à savoir le premier constitue le raccordement de la rocade nord à la capitale de la Mina avec la ligne des Hauts-Plateaux à la capitale des Rostomides. Ce projet du «Serpent à moteur», est lancé pour le désenclavement des zones isolées, en assurant les dessertes des voyageurs entre les deux régions. La vitesse limitée de la locomotive est de 160 km/heure sur des rails UIC 60 posées sur des traverses en béton armé type bi–blocs avec la réalisation de sept gares prévues à Zemmora, Rahouia, Mendès, Mechra Sfa, Mahdia. Le projet prévoit également cinq tunnels, cent vingt-deux ponts (rail–route), de même qu’il est également projeté l’adoption de la signalisation et télécommunication ETCS niveau 1, ainsi que le GSMR. Au chapitre de la consistance physique de l’investissement pour les 185 km, une poche foncière de 4.610 m² réservée aux sept bâtiments (voyageurs-marchandises), et selon les prévisions du vaste projet estimé à un montant colossal, figure au volet du terrassement, 34.747.600 m² (déblais, remblais, emprunt), et pour le bloc de la longueur totale, viaduc pont route et passage inférieur dépasse les 11.500 ml avec la pose de 26.646 tonnes de rail, 356.140 unités de traverses et 55 unités d’appareils de voie (tous types confondus). La seconde ligne ferroviaire reliant la capitale rostomide à la «Ville des eaux» (Saïda) sur une voie unique de 165 km, sera dotée de trois gares de voyageurs dont l’implantation est programmée à Frenda, Balloul et Aïn Kermes et deux autres réservées au transport de marchandises, prévues, quant à elles, aux chefs-lieux Tiaret et Saïda. Selon une source proche du dossier relative au volet du terrassement, figurent plus de 22.500.000 m³ (déblais, remblais, emprunts), la pose de 22.632 tonnes de rail avec 83 ponts (rail– route) d’une longueur totale de 3.224 ml et une surface de 1.190 m² réservée aux gares. Les deux lignes seront réalisées dans les délais de 36 et 50 mois, mais en vain, les contraintes brisent le rêve. Le wali de Tiaret, M. Deramchi, a indiqué que ce projet sera réceptionné dès la fin de l’année en cours dont le taux d’avancement est de 85 %. Et parmi le retard enregistré, l’absence de l’entreprise italienne depuis une année. Pour revenir à la ligne Tiaret-Relizane-Tisemsilt, le rêve perdu, les entreprises chargées de la réalisation ont plié bagages et les patrons ont mis les clés sous le paillasson avec le remerciement des centaines de pères de familles. Aujourd’hui, une autre image désolante s’offre quotidiennement au transitaire, celle de la base (Sidi Ouadah), implantée sur une poche foncière de plus de 2.000 m² d’une capacité de 500 personnes. Vu son point stratégique alimentée de 1.320.000 litres/jour et une capacité énergétique de 1010 KW clôturée d’un périmètre de 2.800 mètres. Elle regroupera des baraques climatisées, un terrain combiné pour la pratique, par ces résidants, des différentes activités sportives, des zones d’hébergement et de restauration et autres commodités pour l’encadrement.
Hamzaoui Benchohra