Que fera Biden ?

Sahara occidental

Que fera le nouveau Président américain, Joe Biden, face à la question de la décolonisation du Sahara occidental occupé par le Maroc ? Une motion lui a été adressée par 45 académiciens et juristes l’exhortant à annuler la décision de son prédécesseur, Donald Trump sur le Sahara occidental, en affirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Ils lui ont rappelé que «le Sahara occidental est reconnu en tant qu’Etat par l’ONU, la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), et conformément à un large consensus de juristes internationaux, il s’agit d’un territoire non autonome». Ils ont fait valoir le droit du peuple sahraoui à disposer de son avenir, préconisant de permettre «au peuple de cette nation d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, à travers l’organisation d’un référendum libre et transparent, tel que stipulé dans les décisions de l’ONU». Le Président Biden va-t-il les écouter et annuler la décision de Trump ? C’est en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël annoncée le 10 décembre, que Donald Trump a proclamé dans un tweet que les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Royaume du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Le lobby sioniste très puissant aux Etats-Unis a, sans aucun doute, commencé à agir, pour que le marché «relations Maroc-Israël contre reconnaissance américaine de la ‘’marocanité’’ du Sahara occidental», soit maintenu. Biden cèdera-t-il à ce lobby ? Ou, au contraire, renouera-t-il avec la position de l’administration Obama, qui était favorable à la solution d’autodétermination, décidée par l’ONU ? Dès l’annonce de la décision du président américain sortant, Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental occupé, le gouvernement sahraoui et le Front Polisario l’ont condamnée, la qualifiant de «violation flagrante de la charte de l’ONU et de la légalité internationale». Ils ont appelé les Nations unies et l’Union africaine à condamner cette décision irréfléchie et à faire pression sur le Maroc pour mettre un terme à la colonisation du Sahara occidental. Quoi qu’il en soit, le peuple sahraoui n’abandonnera pas sa lutte pour l’indépendance. Il «poursuivra sa lutte armée afin de recouvrer sa souveraineté avec tous les moyens et les sacrifices possibles», avait fait savoir le Polisario. Il y a eu un précédent dans l’histoire du Maghreb: la lutte victorieuse du peuple algérien pour son indépendance n’avait pas été influencée par la position des Etats-Unis, ni par celle de l’OTAN qui étaient aux côtés de la France coloniale.
A. L.