Les personnes handicapées exigent un quota de logements sociaux

Aïn Témouchent

Depuis le début du mois de janvier 2021, il est à remarquer des attroupements de postulants au logement social, presque quotidiens devant le siège de la wilaya de Aïn Témouchent pour réclamer la distribution de logements publics locatifs ou sociaux.

Aussi, à l’issue de toutes les publications des listes de bénéficiaires de logements sociaux ou publics locatifs à travers le territoire national se déclenchent des vagues de contestation populaires nécessitant l’intervention des forces sécuritaires. À Aïn Témouchent, à titre indicatif, ces listes ont occasionné antérieurement la mort à deux personnes, l’une par immolation, et une autre tabassée par les policiers. L’expérience a montré que les contestations ciblent les bénéficiaires de la catégorie des jeunes âgés de moins de 35 ans». Je n’arrive pas à comprendre qu’on attribue un logement public locatif à un jeune de 20 ans et qu’on ajourne celle d’un septuagénaire ayant plus de trois enfants d’âge supérieur ou égal à 18 ans. C’est injuste ! », s’écrient les postulants mécontents. Certes, les postulants malheureux se voient lésés par la commission de daïra de la distribution de logements publics locatifs et sociaux et les chefs de daïras présidant ces commissions se retrouvent accusés de tous les maux. Alors qu’en principe, ces chefs de daïras n’ont fait qu’appliquer le contenu du décret exécutif stipulant qu’il fixe un quota de 1/3 aux postulants ayant moins de 35 ans. A vrai dire, il existe également une autre catégorie d’enfants assistés rejetés par leurs parents adoptifs et qui ne trouvent pas de foyer, sachant que les centres spécialisés étatiques n’accueillent pas les jeunes d’âge majeur, soit supérieur à 19 ans. C’est le cas d’un jeune de la commune de Hassi Ghella, âgé de 23 ans, qui a été chassé par son père adoptifdu domicile familial. «Après le décès de ma mère, mon père adoptif s’est remarié et du coup les problèmes surgirent. Tout bonnement, il m’a forcé sans pitié à quitter le domicile où j’ai grandi durant 23 ans. J’ai frappé à toutes les portes de l’APC et de la daïra et la Direction de l’action sociale mais en vain. Mon seul espoir resta la presse pour informer madame le wali de la wilaya de Aïn Témouchent. Fort heureusement, son secrétaire général, que je remercie infiniment, m’a accordé une audience à son cabinet et a prêté attention à l’exposé de ma triste situation sociale». Il n’échappe à personne que les femmes divorcées avec enfants mènent une vie sociale très compliquée. Généralement elles n’ont pas d’activité salariée ni de ressource financières pour se permettre de payer le loyer. En somme, le gouvernement doit prendre en considération les mutations socioéconomiques du pays et actualiser les conditions d’attribution allant de paire avec la situation sociale de la population. Maintenant que le logement social a été supprimé du langage de l’administration et remplacé par le logement public locatif, les observateurs proposent la réservation d’un quota pour les postulants ayant un cas social de maladie lourde (handicapé ou autre, déficit physique). On doit réviser la condition du salaire exigé dans l’actuel décret exécutif datant de 1998 (0 à 24.000 DA ) comme condition pour postuler au logement du type social ou public locatif. En principe, il faut réactualiser à la hausse le seuil du revenu à 30.000 DA au lieu de l’actuel 24.000 DA. En outre, les personnes handicapées réclament la révision du décret 98/42 du 1 février 1998 portant les modalités d’accès et attributions du logement public locatif. Elles revendiquent la fixation d’un quota aux personnes handicapées ou à leurs parents qui les prennent en charge.
Sabraoui Djelloul