Rééchelonnement des dettes de plus de 220.000 micro-entreprises (ex-Ansej)

Près de 77.520 dossiers déposés au niveau du Fonds de garantie des risques de crédits

«Plus de 220.000 (soit 70%) de micro-entreprises en difficultés financières depuis 2011 seront prises en charge par l’Etat», a indiqué, hier, sur les ondes de la radio nationale, Mohamed Cherif Bouaoud, directeur général de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat, affirmant, à l’issue, «l’adoption de nouvelles mesures devant aider ces PME à rééchelonner leurs dettes, à travers l’annulation des pénalités de retard de remboursement du crédit bancaire dont la valeur de leurs créances s’élève depuis à 172 milliards de dinars».

Concernant, par ailleurs, «les entreprises en difficulté, environs 77.520 dossiers ont été déposés au niveau du Fonds de garantie des risques de crédits pour rembourser les banques, d’un montant global de près de 116,5 milliards de dinars», selon les statistiques de l’étude réalisée par le ministère délégué auprès du Premier ministère chargé des micro-entreprises, publiées par l’Agence presse service (APS).

Près de 30% des PME travaillent dans les services
Après l’examen des demandes, le Fonds «a régularisé 22.576 dossiers en remboursant près de 27,5 mds de dinars, alors que 49.713 dossiers sont toujours à l’étude représentants un montant de près de 82,5 mds de dinars tandis que 3.017 dossiers ont été rejetés par ce Fonds, d’une enveloppe totale de 3,8 mds de dinars», a révélé le même document. Par ailleurs, pour ce qui est «du seuil d’investissement des entreprises ANADE jusqu’au 30 juin 2020, 26% des entreprises ont reçu un financement entre 1 et 2 millions de dinars, alors que 24% des entrepreneurs ont demandé une aide variant entre 2 et 3 millions de dinars. Enfin, «13% des porteurs de projets ont obtenu entre 3 et 4 millions DA de financement de la part de l’ANADE», a noté la même source.
Quant au domaine d’activité de ces PME, l’étude a indiqué que 30% des entreprises activent dans le domaine des services suivi par le secteur de l’agriculture, les transports et le bâtiment. Elle s’est également penchée sur «la répartition géographique des projets accompagnés par l’ex-Ansej qui montre que 68% de l’ensemble des projets ayant bénéficié du financement de cette Agence sont localisés au Nord de l’Algérie, ce qui représente 261.826 entreprises», tandis que le nombre des entrepreneurs situés dans la région des Hauts-Plateaux est de 86.618, soit 22% des entreprises créées grâce au dispositif ANADE, alors que les Agences du Sud du pays ont financé 37.836 projets équivalents à 10% de la totalité du programme réalisé par l’Agence», a souligné l’étude dans le détail. Le manque de prospection, de la recherche et surtout de la cohérence ont conduit la majeure partie de ces PME à la faillite. Aujourd’hui, l’Etat tente de corriger la situation à travers la mise en place d’une série de mesures d’aides à ces entreprises.
C’est ce qu’a expliqué l’invité de la radio lors de son intervention, affirmant à son tour que «plus de 70% (environ 220.000) recensés, depuis 2011, sont en crise financière, incapables de rembourser leurs créances qui s’élèvent à 172 milliards de dinars», a déploré l’intervenant, ajoutant que «la contribution individuelle des bénéficiaires se situe uniquement entre 1 et 2%, et jusqu’en juin 2020, alors que le taux de remboursement des dettes cumulées par les micro-entreprises de l’Ansej depuis son lancement en 1997 jusqu’en 2010 était de 80%». Depuis, la situation de ces entreprises commence à se détériorer. En effet, la crise financière que vivent ces PME aujourd’hui est antérieure à celle que traverse le pays depuis plus d’un an. Les raisons de cet échec sont ailleurs.
En dépit de leur difficulté, l’Etat a décidé de les prendre en charge à travers la mise en place d’un véritable plan de sauvetage de ces entreprises. «Parmi les mesures d’aides prises au profit de ces entrepreneurs, le rééchelonnement de leurs dettes, avec l’annulation de la totalité des pénalités de retard de remboursement, mais aussi la mise en place de mécanismes pour relancer les activités des micro-entreprises à travers l’activation de l’article 87 de la loi sur les marchés publics, selon la nouvelle approche», a expliqué M. Bouaoud, avait conclu que Les autorités souhaitent intégrer à moyen ou à long terme la contribution de ces entreprises dans la relance économique. «L’Agence ambitionne de créer d’ici 2024 plus de 50.000 micro-entreprises», a précisé l’intervenant.
Samira Takharboucht