Des craintes sur le sort des détenus du «Hirak» rifain

Maroc

Les craintes des familles des détenus du «Hirak» rifain, transférés vers d’autres établissements pénitentiaires, se sont accentuées face à la poursuite des représailles exercées par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire.

A ce propos, l’Association Thafra pour la fidélité et la solidarité avec les familles des détenus rifains du Hirak a haussé le ton, dans un communiqué, contre les autorités marocaines, alertant sur «les pratiques auxquelles s’adonnent les administrations pénitentiaires qui ne cessent d’avancer des accusations à l’emporte-pièce pour tenter de couvrir ses représailles et justifier ses simulacres de procès». Des médias locaux ont relayé lundi le communiqué de l’Association discréditant les justifications du transfert des six détenus à la prison Tanger II, les prétendues «messages chiffrés» et «l’irrespect exprimé vis-à-vis des institutions de l’Etat». Les messages des activistes du «Hirak» rifain «sont on ne peut plus clairs, sauf pour les adeptes des théories de complot», fait ressortir la même source. La semaine dernière, Samir Ighid et Zakaria Adahchour, Nabil Ahamjik, Moha med Haki ont été transférés vers d’autres établissements carcéraux, tandis que le sort de Mohamed Djaloul et Nasser Zefzafi reste toujours inconnu. Il s’agit, pour l’Association, de procédures traduisant un état d’âme de vengeance axée sur la torture psychique des détenus et de leurs familles. Thafra a défié la délégation de «révéler les prétendus messages chiffrés ainsi que la nature des revendications, n’ayant soi-disant aucun lien avec les conditions de détention, soulevées par les détenus». A noter que les familles des détenus exigent la libération de leurs enfants, proclamant leur innocence et affichant leur conviction de mener un dialogue sérieux et responsable pour parvenir à une solution définitive. Afin d’éviter toute éventuelle complication suite aux grèves de la faim observées par les détenus, l’Association Thafra a demandé à la Délégation pénitentiaire de revenir immédiatement sur sa décision de transfert. De même qu’elle a imputé la responsabilité au Conseil marocain des droits de l’Homme, censé suivre de près la situation des détenus, voire intervenir pour révéler leur nouveau site de détention et assurer leur droit à la vie et à la santé. Les familles des détenus sollicitent, ainsi, l’aide de tous ceux qui font montre de volonté de mettre un terme à la détention politique au Maroc pour agir dans l’urgence en vue de sauver la vie des six prisonniers et finir avec les poursuites à l’encontre des détenus du Hirak rifain, dont Djawad Amghar, récemment détenu, en grève de la faim depuis mercredi dernier, et resté depuis sans nouvelles. L’Association a, enfin, exhorté l’Etat à libérer l’ensemble des détenus rifains du hirak, innocents des accusations portés contre eux, pour l’unique tord d’avoir affiché leur attachement à la justice et rejeté les pratiques exercées dans leur région, poussant les jeunes à risquer leur vie en mer. Un groupe des enfants de la région du Rif, parmi eux d’anciens détenus du «Hirak», a rejoint, le 18 janvier courant, le territoire espagnol, en quête d’une vie décente où leurs dignité et humanité seront respectées.
R.I