Les prix de la volaille augmenteront encore de 30%

Les choix alimentaires des Algériens se rétrécissent

L’inflation s’installe. Le consommateur algérien tente de s’en remettre aux autorités pour agir contre l’inflation et la régulation des prix de certains produits alimentaires, en vain.

Désormais, la liste des produits alimentaires inaccessibles aux ménages mal lotis, s’élargit chaque jour un peu plus. Après le poisson, la viande rouge, bientôt la viande blanche sera un produit de luxe. Il s’avère que la facture du panier de l’Algérien ne baissera pas de sitôt et il devra s’attendre à payer encore plus cher la volaille et les œufs. Dans sa dernière note de conjoncture, l’Institut technique des élevages (Itelv) prévoit une hausse de 30% des prix des produits avicoles pour le premier trimestre 2021, alors que le coût de ces produits est déjà en hausse depuis plusieurs mois, et ce, malgré l’approvisionnement régulier du marché par les autorités. Elles n’ont pas, en revanche, réussi à maintenir une grande stabilité des prix sur le marché, tandis que l’érosion du pouvoir d’achat des Algériens s’accentue de jour en jour. On s’attend à une baisse des mises en place des bandes de poulet ce qui va influer certainement sur une baisse de la production et une légère hausse des prix aux différents stades (la loi de l’offre et la demande). On enregistrera ainsi une hausse de l’ordre de 20 à 25 % voire 30 % au niveau de certaines régions du pays par rapport au mois de décembre 2020, indiqué le rapport de l’Itelv qui impute la flambée des prix des produits avicoles à la baisse de l’offre du poulet vif sur les marchés est prévue à partir des mois de février/mars 2021. Il a évoqué, également, le contexte économique et financier actuel du pays qui n’incite pas les petits éleveurs à mettre en place des bandes de poulets en raison des problèmes financiers et les créances non payées, estimant que malgré la hausse des prix des aliments, il est attendu une poursuite de l’activité de l’élevage durant les mois février/mars 2021. Etant un produit hautement demandé et surtout concurrentiel comparé à la viande rouge et aux produits de la mer, les autorités comptent trouver des alternatives afin de maintenir l’activité d’élevage de la volaille et surtout arriver à réguler avec un engagement concret les prix de cette catégorie, notamment, à l’approche du mois sacré. Les éleveurs se disent déterminés à poursuivre leurs activités pour assurer la disponibilité de ce produit. Le manque de matière première (maïs, tourteau de soja), et l’instabilité actuelle des prix des aliments ne va pas décourager cette catégorie d’éleveurs car la situation n’est que conjoncturelle. Des solutions de substitution existent et la conjoncture s’y prête, vu que la demande sur ce produit reste toujours importante, où un grand nombre de consommateurs vont se rabattre sur les viandes blanches vu que les prix restent concurrentiels comparativement aux viandes rouges et aux produits de la mer, relève-t-on dans le même document. Les aviculteurs qui s’attendent, effectivement, à un léger raffermissement des prix durant ce premier trimestre, un accroissement de l’ordre de 20 à 25 % par rapport au mois de décembre 2020. Concernant la situation de la filière ponte, le rapport estime qu’elle reste stable comparativement à la filière chair, car la production est étalée sur une période d’une année minimum. Par ailleurs, la hausse des prix n’affectera pas uniquement la volaille, mais aussi les œufs, d’après la même source, il est prévu une baisse de la production des œufs de consommation, alors que la demande sur ce produit reste toujours importante au niveau des marchés, d’où un maintien des prix à la hausse, une situation qui va se poursuivre jusqu’à atteindre les pics de production vers la fin du premier trimestre 2021 pour pouvoir voir une augmentation de la production et éventuellement une légère baisse des prix. L’Institut relèvera durant ce premier trimestre (fév/mars) un maintien des prix à des niveaux élevés. Les prix varieront entre 9,50 à 10,00 DA l’unité au niveau de la production, et 12 et 13 DA l’unité au niveau du détail, avec de légères hausses plus importantes au niveau de la région Ouest, ajoute la note de conjoncture. Avec l’inflation qui s’installe, les ménages algériens crient leur détresse.
Samira Takharboucht