Smaïl Chergui tire la sonnette d’alarme

Sahara occidental

Le conflit engagé entre le Maroc la République sahraouie (RASD) pourrait menacer la stabilité régionale, a déclaré mardi à l’agence Sputnik le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, soulignant l’urgence de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

«L’escalade» que connaît le conflit entre le Royaume du Maroc et la RASD «pourrait menacer la stabilité régionale et «nous voulons trouver une solution le plus tôt possible». Cet avertissement vient d’un parfait connaisseur de la situation dans la région, puisqu’il s’agit du Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui. Dans une déclaration au site d’informations Sputnik, il a souligné que «la principale tâche à accomplir est la mise en œuvre du plan visant à faire cesser les hostilités et à la tenue d’un référendum pour l’autodétermination» du peuple sahraoui. Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA a fait savoir que le président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa, avait demandé à l’Organisation des Nations unies de désigner rapidement un émissaire pour contribuer à régler le conflit. Un poste vacant depuis la démission de l’envoyé du secrétaire général de l’ONU, Horst Kohler en mai 2019. Pour rappel, l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental a été décidée en 1991. ­Au même moment, un cessez-le-feu a été proclamé entre le Front Polisario et le Maroc. Vendredi 13 novembre, aux premières heures, il y a eu une violation en direct, au vu et au su de toute la communauté internationale, par l’armée marocaine, du cessez-le-feu par son assaut menée contre la manifestation pacifique organisée par les enfants du peuple sahraoui près de la brèche illégale d’El-Guerguerat. Cette agression, en plus de plusieurs actes de violence précédents, commis par le Maroc, au cours des dernières années, ont mené à la proclamation par le Front Polisario la fin de l’accord de cessez-le-feu. Autre circonstance aggravante : en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël annoncée le 10 décembre, Donald Trump a proclamé dans un tweet que les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Royaume du Maroc sur le territoire du Sahara occidental. Plusieurs personnalités politiques aux Etats-Unis et dans d’autres pays ont signalé le caractère illégal de cette annonce et ont rappelé que le Sahara occidental était considéré par les Nations unies comme un territoire non autonome. Le président de l’UA, Cyril Ramaphosa a appelé, dimanche, les Etats-Unis à «annuler rapidement» la décision de Donald Trump concernant le Sahara occidental.
L. A.