La réévaluation des projets publics entre 2010-2020 a coûté 5.296 milliards DA

La loi régissant le partenariat public-privé est en cours de finalisation

Le secteur de l’investissement public est marqué souvent par le gel ou l’abandon de certains chantiers en raison des difficultés des irrégularités dans l’évaluation des coûts des projets ou d’exploitation, impactant la maturation des projets publics, générant d’importants surcoûts supportés par les caisses de l’Etat.

Ce qui s’est répercuté surtout sur la croissance économique du pays et le bien-être de la population. Dans ces faits, le ministère des Finances a effectué une analyse situationnelle pour la période 2010-2020 au niveau de l’ensemble des secteurs et des programmes de développement locaux, en vue de ressortir les forces et les faiblesses de la méthodologie de la maturation des projets publics, notamment pour la sécurisation du financement. Le ministre des Finances, Aymene Benabderrahmane, a mis d’ailleurs, l’accent avant-hier, en marge d’une journée d’étude consacrée à la réévaluation et à la maturation des projets publics sur la nécessité de «définir les raisons des surcoûts et d’évoquer les problématiques de mise en œuvre des projets» expliquant, dans ce sens, le rôle des décrets d’application de la Loi organique des lois de Finance (LOLF) portant notamment sur une meilleure maturation des projets publics dans de rationalisation de «la dépense budgétaire du pays en réduisant au maximum le recours à la réévaluation des coûts des projets». «Le valeur des opérations de réévaluation au niveau de l’ensemble des secteurs et des programmes sur la période 2010-2020 a atteint 5.296 milliards de dinars, ce qui représente 26 % de l’ensemble du budget d’équipement de l’Etat sur cette période», a-t-il soutenu. L’Etat vise à travers la réforme des finances publiques à remettre de l’ordre dans le secteur d’investissements publics en renforçant le suivi de ces projets l’optimisation des systèmes de gestion des financements afin de garantir l’efficacité des dépenses publiques et leur donner plus d’objectivité et de crédibilité. La transparence. «Cette orientation, faisant partie de la réforme des finances publiques menée par le Gouvernement, vise également à la sensibilisation des acteurs publics à l’effet de maîtriser les dépenses budgétaire, à la rationaliser et à optimiser l’utilisation de la ressource publique», a expliqué, d’ailleurs, le premier argentier du pays estimant que «la meilleure maturation des projets publics permise par les décrets d’application de la LOLF permettra de réduire la réévaluation des projets publics impactant le budget de l’Etat». Abordant la question de financement des projets publics, le ministre a déclaré que «la loi régissant le partenariat public-privé, est en cours de finalisation au niveau du ministère». Cette démarche s’inscrit dans le cadre de développement du partenariat public-privé et «pour réussir à mettre en œuvre le concept PPP en impliquant le secteur privé pour l’instauration d’un encadrement légal adéquat et d’une réelle transparence dans la réalisation des projets», a-t-il souligné. Dans sa nouvelle stratégie de développement local, le Gouvernement mise sur le rôle du secteur privé dans le financement des projets structurants et l’exécution de son plan de relance économique. Toutefois, une reconfiguration des systèmes de gestions des projets publics s’impose au niveau de tous les départements de l’Etat. «Nous avons finalisé la loi concernant le partenariat public privé. Elle sera adressée au niveau des autres départements ministériels avant d’être soumise en Conseil du Gouvernement. Il s’agit-là d’une des alternatives du financement de l’économie nationale en plus du marché obligataire et du marché financier notamment», a expliqué M. Benabderrahmane. En réponse, par ailleurs, à l’éventuel élaboration de loi de Finances complémentaire 2021, le ministre a écarté cette option qui «n’est pas nécessaire à l’heure actuelle», a-t-il déclaré, estimant que «la récente mise en œuvre de la LF 2021 introduisant des dispositions innovantes ainsi que l’allégement de dispositions bureaucratiques. Sauf si cette loi complémentaire devient nécessaire», a-t-il rétorqué. Pour l’instant «la LF 2021 va dans le sens d’assurer une simplicité des procédures, notamment celles fiscales et d’encourager l’investissement, l’exportation et la micro-entreprise», a-t-il ajouté. Le ministre des Finances s’est aussi montré rassuré quant aux récentes prévisions publiées par la Banque mondiale (BM) qui table sur une croissance globale de 4%. Ce qui, selon lui, correspond aux objectifs de l’Algérie qui a déjà amorcé sa transition économique. Parmi ces objectifs, asseoir une économie diversifiée, résiliente et inclusive.
Samira Takharboucht