La diplomatie algérienne doit se «mobiliser»

Exporter dans le cadre de la ZLECAf

L’Algérie veut profiter de l’opportunité africaine et bénéficier d’un marché de plus de 1,2 milliard de consommateurs et puissant de 3,4 milliards de dollars, accessible grâce à la mise en œuvre officielle de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le 1er janvier dernier. L’accès à ce très grand espace commercial nécessite, toutefois, un cadre réglementaire rigoureux et une stratégie nationale efficace pour que chaque État membre puisse accompagner ses investisseurs. Ces derniers s’interrogent toujours sur le fonctionnement régulier de cet espace commercial inédit.

L’Algérie tente de rassurer les opérateurs économiques locaux quant à la mise à leur disposition de tous les moyens techniques et logistiques nécessaires devant encourager l’action d’exportation, mais aussi pour sécuriser les circuits d’échange. En Algérie, ce bloc commercial est perçu par les exportateurs locaux comme une véritable opportunité à saisir pour investir le marché africain et commercialiser le label algérien. Des experts et des opérateurs économiques ont, toutefois, exprimé des craintes quant aux difficultés structurelles spécifiques aux entreprises algériennes à l’export, ainsi que le risque des non-paiements, la logistique, accès aux sources de devises, ainsi que le rapatriement des dividendes des marchés africains vers l’Algérie. Des contraintes déjà évoquées par les experts qui ont mis l’accent sur l’importance d’élaborer une véritable stratégie nationale dédiée à l’intégration intra-africaine. L’exploration du marché africain ne peut se faire sans le soutien et l’accompagnement de représentations diplomatiques économiques algériennes dans les pays africains. «Le rôle de la diplomatie est très important dans l’accès aux marchés extérieurs, d’où l’impératif de créer de nouveaux mécanismes diplomatiques, en vue d’ouvrir le champ à l’investissement et à l’exportation, dans le but de consolider la présence de l’Algérie sur la scène africaine et internationale», a souligné jeudi dernier le président de la Commission des affaires économiques de l’APN, Nabil Louhibi. «L’économie est un appui fort aux positions politiques du pays, notamment dans le contexte des défis régionaux actuels et l’Algérie est présente en force sur la scène politique, à travers ses positions au double plan régional et international. C’est pourquoi, il faut «exploiter cette importance politique pour appuyer la présence économique», a-t-il poursuivi. L’entrée en œuvre de la Zlecaf est une occasion pour les représentants commerciaux algériens dans les pays africains de promouvoir le produit algérien à l’étranger. Mais aussi pour renforcer la présence des opérateurs économiques algériens dans cette zone, tant convoitée et conforter la position de l’Algérie sur ce marché. Sachant que «l’Algérie disposait de grandes chances en matière d’accès au marché africain et d’exportation de ses produits, notamment après la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf)», ont indiqué des experts et exportateurs qui se sont exprimés lors d’une séance organisée par la Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce, de la planification et de la communication de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ils ont aussi évoqué «le rôle de la diplomatie économique dans la prospection de nouveaux marchés et la vulgarisation des produits nationaux». Les exportateurs algériens ont, en effet, besoin d’intermédiaire et d’un accompagnateur sur place d’où l’importance du rôle des diplomaties économiques algériennes.

Samira Takharboucht