L’Algérie ne vise pas «l’exportation des minerais bruts», selon Aït Ali

La relance économique tributaire de l’activité de transformation

L’Algérie oriente toute son attention vers des politiques industrielles qui tiennent et souhaite opérer un changement de cap rigoureux dans son économie, mais ses projets de transformations structurelles et financières sont de plus en plus lentes.

Pour atteindre un cycle d’une croissance forte et une économie diversifiée, il faudrait accélérer le processus des réformes économiques et financières globales. A commencer par réviser les soutiens fiscaux et bancaires en faveur des entreprises productrices. En réponse à cette question, le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, a affirmé que «le soutien de l’Etat, notamment via les facilitations fiscales portées par la loi de Finance 2021, sera orienté vers l’amont industriel, soit vers l’industrie d’intégration et vers la réhabilitation de l’outil industriel existant». Il a évoqué les grands axes du plan de la relance économique qui repose particulièrement sur le développement prioritaire et crucial de l’activité de transformation des ressources naturelles nationales. Il a plaidé pour la transformation locale des minerais et le développement de la locomotion électrique, estimant que l’Etat dispose des moyens adéquats pour relancer et renforcer ce créneau. Lors d’une conférence organisée par l’Institut national des études de stratégie globale (Inesg), M. Ait Ali a fait savoir que des mesures nécessaires et adéquates seront prises pour développer l’industrie manufacturière pour surmonter les obstacles financiers et structurels qui retardent le développement industriel dans le pays. Mais surtout diversifier la production locale et les alternatives de financement afin de se libérer de la logique rentière et canaliser le flux informel qui affecte tous les secteurs économiques. En effet, M. Ait Ali aspire à la relance du tissu industriel pour s’approprier les vrais atouts productifs et concurrentiels à travers la reconfiguration du secteur industriel depuis la conception, la fabrication et le vente du produit, assurant la disposition de l’Etat pour accompagner financièrement tout opérateur transformant la matière première. «Tout opérateur transformant la matière première aura la priorité en matière de financement», a-t-il soutenu, estimant, à ce propos, que «le secteur public possède les capacités et l’outil industriel pour activer dans ce créneau». Le ministre a évoqué, à l’occasion, la possibilité du retour au modèle industriel industrialisante et l’investissement massif dans les industries de transformation de matière première locale, citant en exemple, l’industrie mécanique, minière et pétrochimique. Concernant cette dernière filière, M. Ait Ali a déclaré que «des projets d’investissement sont en cours de réalisation, notamment dans la fabrication de polymères», affirmant que l’exploitation du secteur minier national sera «pour la transformation de ces ressources au niveau local et non pas pour exporter du minerai brut». Concernant le développement de l’industrie mécanique, le premier responsable du secteur a déjà exprimé la détermination de l’Etat d’œuvrer pour la promotion de la construction automobile, affirmant le maintien du taux d’intégration local à 30% et la priorisation de la locomotion électrique. Il a expliqué que «la locomotion électrique prendra le dessus sur le thermique dans les prochaines années». «Dans notre politique de relance, l’industrie publique mécanique doit s’appuyer sur des bases et des techniques nouvelles avec des ressources humaines issues des universités algériennes», a-t-il ajouté.

Samira Takharboucht