À l’Ouest, rien de nouveau !

Etats Unis

Le départ du Président Trump constitue un véritable soulagement pour la communauté internationale. Bien que le changement de titulaire à la Maison- Blanche ne signifie en aucun cas de changement dans les fondamentaux de la politique étrangère des Etats-Unis, l’éjection de celui dont les proches réclament aujourd’hui et à quelques jours de l’investiture de son successeur, la destitution pure et simple apportera certainement un peu de stabilité à des relations internationales qui ont été sérieusement malmenées par un président aussi imprévisible qu’arrogant et dont la mandature ne marquera en aucun cas, et c’est le moins que l’on puisse dire, l’histoire des Etats-Unis.

Cet homme qui prétendait lors de sa campagne électorale incarner l’anti-establishment et être sans aucune attache avec l’Etat profond dont il dénonça à maintes reprises l’animosité supposée à son encontre s’avéra au final en être l’incarnation la plus dangereuse. Après avoir annoncé qu’il se consacrera avant toute chose aux Etats-Unis dont il remettra en cause le statut de «gendarme du monde» et à son peuple dont il construira le seul bonheur, il s’avéra n’être au final qu’un homme proche de l’extrême droite américaine et de ces supremacistes blancs qui constituèrent le noyau dur de sa cour et dont il encouragea au final et dans un triste remake digne des péripéties de la guerre de sécession de refuser la défaite, l’encourageant sans le vouloir à occuper le capitole, devenu la triste incarnation d’une démocratie américaine désormais en piteux état. Le racisme connu sous son règne une véritable résurgence et les émeutes et manifestations qui suivirent la mort de nombreuses personnes de couleur ébranlèrent cette Amérique profonde dont la résurgence des vieux démons ne fait plus l’ombre d’un doute. En guise de remise en cause du statut de gendarme du monde que les Etats-Unis n’incarnaient déjà plus, il ne s’attaquera en fait qu’à l’apport financier des Etats-Unis à certaines organisations internationales. Le retour de GI’s de certaines contrées qui n’étaient pas américaines et qui en réalité fuirent sous les attaques de résistants qui n’acceptèrent jamais la présence US sur leurs territoires ne pouvait hélas faire de l’ombre à une véritable déconfiture sur le plan international. La Corée du Nord continua de consacrer son émergence et l’Iran, bien qu’agressé de toutes parts, releva toujours la tête sans jamais fléchir. Et puis pour faire bonne figure, le Président Trump s’accorda deux petits trophées, modestes par rapport à l’ambition d’un homme qui croyait encore en son étoile. Une pression insoutenable sur un Venezuela aux prises avec une véritable cabale montée de toutes pièces et digne du fameux complot Condor avec à la clé un Président élu digne héritier du défunt et regretté Hugo Chavez et un opposant, Juan Guaido dont la fougue entretenue par le financement US s’estompa avec le temps. Le sacrifice de la question palestinienne constitua le second petit trophée d’un Président qui ne su que faire de son agenda international face, il est vrai, à ces puissances entêtées mais sereines incarnées par la Chine et la Russie, qui non seulement éclipsèrent les USA sur de nombreux conflits mais s’attelèrent aussi à construire une nouvelle architecture du leadership international. Ce cadeau offert aux Israéliens et dont n’espérait même pas l’extrême droite de l’entité sioniste fut le transfert de l’ambassade US de Tel Aviv à El Qods. Cette sérieuse entaille aux droits du peuple palestinien infligée sous l’influence d’une reconversion familiale au sionisme le plus virulent révéla en même temps ce que fut la haine de cet homme pour l’Islam et sa volonté de tout faire pour neutraliser toute résurgence du monde musulman. La dernière trouvaille du président Trump et de son entourage fut de déléguer en Algérie un sous-secrétaire d’Etat sur le départ qui trouva quand même le temps en qualité de membre actif proche de l’AIPAC étatsunienne de venir et au mépris des résolutions internationales en la matière nous conter les vertus des dernières volontés de la diplomatie d’un président dont la destitution pourrait être prononcée avant la fin de son mandat. En cette triste fin de l’Empire qui vient, pour paraphraser Emmanuel Todd, l’Algérie se doit plus que jamais de préserver et de consolider ses véritables alliances. Le temps ne permet plus de s’en inventer de nouvelles. Et en cette nouvelle année, souhaitons comme même au président US une bonne et paisible retraite politique.
Salim Metref