Le mal persiste, la lutte se poursuit

Contrebande du corail rouge

Il y a quelques jours, un individu connu pour être un spécialiste de la contrebande du corail activant sur la bande s’étendant de Tarf à Annaba a été interpelé par les éléments de la Gendarmerie de la wilaya de Tarf. Il avait en sa possession, enfouis dans un sac, plus de 5 kg de corail rouge, produit très demandé par les bijoutiers.

Particulièrement les Italiens qui, à chaque fois, en demandait davantage. Pour la seule année 2013/2014, il avait réussi la gageure d’atteindre plus de 7.800 kg. Une quantité qu’ils ont réussi à atteindre en hissant le nombre de sorties pour passer de 4.940 en 2013 à 7.820 une année après. Ce qui n’était pas réalisable du côté algérien où la pêche de cet animal marin bien qu’interdite, n’empêchait pas les contrebandiers algériens, tunisiens et italiens de se remplir les poches. Ils le faisaient sans penser à la préservation des bandes maritimes exploitées. C’est ainsi qu’au moment où les Algériens étaient bloqués par les autorités par de diverses interdictions, les pêcheurs de corail tunisiens et italiens avaient la part belle en exportant vers le marché européen, notamment celui italien, 7.616 kg de corail majoritairement récoltés des côtes algériennes. Bien que poursuivis par les autorités algériennes et tunisiennes, les contrebandiers tunisiens et italiens ont toujours étaient présents pour accomplir leur néfaste délit. D’où la mauvaise influence de la pêche anarchique du corail créée avec (… outre l’utilisation de techniques de pêches illégales), la pollution causée par les embarcations de pêche et de loisirs, la hausse des taux de dioxyde de carbone (CO2) dans les eaux de mer, sans oublier la menace des contrebandiers tunisiens. Ils ont, par ailleurs, fait état des dispositions prévues par la loi tunisienne précisant que tout contrevenant aux exigences de la pêche du corail est passible d’une peine de prison allant de 16 jours à un an et/ou d’une amende. L’Algérie qui possède un important stock de corail, a interdit sa pêche de 2005 à 2015. C’est ainsi qu’en 2015, afin de préserver cette espèce, l’Algérie a chargé un groupe français d’élaborer une étude sur la situation, la qualité et la quantité de corail dans notre pays, avant de mettre en place un plan de gestion de cette ressource. Ce qui n’a pas empêché la poursuite du pillage avec de graves conséquences bien que le ministre en charge de ce secteur Sid Ahmed Ferroukhi maîtrise bien son sujet pour l’avoir déjà géré durant des années. Ses sorties sur le terrain paraissent avoir dérangé de grands intérêts. Ce que confirme la hausse brutale des prix devenus inaccessibles pour les consommateurs, les réactions constatées dans les différents rouages de cette activité économique stratégique. Il a été également enregistré la disparition du corail sur les côtes de production comme celle d’Annaba et El Kala. Cette espèce est introuvable. Du côté italien, l’on reste demandeur de corail rouge et ce, à n’importe quel prix. Le commerce illicite du corail représente des milliards DA. Il est matérialisé dans la pêche légale ou illégale du corail, thon, dorade, crevette, et autres qualités que se disputent, sans jamais se rassasier, des armateurs et autres aux ambitions démesurées. Même la sardine a rejoint les rangs des produits maritimes au prix presque inaccessible ou presque. Dans ce milieu, la bataille est rude et âpre, tous les moyens sont utilisés. C’est à qui s’accaparerait la plus grosse part. Les acteurs de petits métiers et autres marins pêcheurs, mousses, ramendeurs sont oubliés malgré l’existence d’un rôle censé leur assurer une protection sociale. Des corailleurs figurent dans le lot des contrebandiers de ce secteur. C’est à ce niveau que l’on ne cesse de se poser des questions. Celle, notamment, où il est question de commission nationale d’étude et de valorisation de la pêche et des ressources halieutiques, celle du nettoyage administratif des dossiers… Le dossier avait été préparé et soumis au même ministre qui devait réunir les membres de la commission pour des études sur la Chambre algérienne de la pêche et aquacole. Durant son mandat de 2015, le ministre avait vécu des situations similaires. Ce qui ne l’avait pas empêché d’enregistrer des améliorations dans les rendements de poissons toutes qualités confondues. Encore une fois, dans sa démarche, le ministre doit se préparer à des attaques frontales de certains acteurs influents des activités de la pêche et de bien d’autres énergumènes dont les activités sont liées avec celles de la mer. Il faut préciser que le secteur de la pêche et des ressources halieutiques totalise des milliers d’adhérents de différentes Chambres de wilaya. Elles représentent un espace de concertation entre les autorités publiques et les professionnels. Elle ne cesse de s’élargir avec ses 44 ports de pêche et un effectif de plus de 110.000 personnes dont des corailleurs. A. Djabali