Le vaccin russe «Sputnik V» sera fabriqué localement !

Moscou et Alger expriment leur engouement

Deux jours après le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid-19 avec le vaccin russe Sputnik V, Alger et Moscou négocient, déjà, la possibilité de produire ce vaccin localement.

Un projet qui semble intéresser les autorités algériennes, prêtes à s’engager dans la fabrication locale de cet antidote, alors que la Russie avait, pour rappel, exprimé son souhait de collaborer avec l’Algérie dans la fabrication du vaccin «SputnikV» dès l’annonce de sa mise au point. Aujourd’hui, cette éventualité se présente et se précise davantage. Avant-hier, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad et l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, Igor Beliaev, se sont mis d’accord sur la possibilité de lancer la production du vaccin russe anti-Covid-19 en Algérie. Ils ont convenus, à l’occasion «d’initier des contacts dans le but d’instituer une coopération bilatérale dans le domaine de la fabrication du vaccin anti-Covid-19, russe (SputnikV)», selon le communiqué des services du Premier ministère. L’objectif serait, également, de renforcer la collaboration entre les deux pays partenaires dans le secteur de l’industrie pharmaceutique et l’échange d’expérience. Intervenant au JT de la télévision nationale, le ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, est enthousiaste à l’idée de produire le vaccin russe Sputnik V en Algérie, affirmant que «Moscou et Alger ont commencé les pourparlers et les négociations sur la mise en place des moyens nécessaires pour pouvoir lancer la production de ce vaccin localement en quantité suffisante afin de répondre ou couvrir la demande croissante sur les marchés internationaux». Pour réussir cet investissement, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a instruit les services concernés de «mettre à disposition des investisseurs russes les moyens nécessaires pour la réalisation de ce projet», a indiqué Dr Benbahmed qui a fait la lumière sur l’importance de ce projet pour l’industrie pharmaceutique locale, en particulier et pour l’économie nationale en générale. Un avis, évidemment, que partage le chef du Gouvernement qui voit en cette possibilité de produire le vaccin russe localement comme une opportunité à saisir. Il a adressé, d’ailleurs à l’occasion, «au nom du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, les remerciements du Gouvernement algérien aux plus hautes autorités russes pour la suite diligente qui a été réservée à la demande de l’Algérie portant sur l’acquisition du vaccin russe Sputnik V, dans le cadre des efforts du Gouvernement pour lutter contre la pandémie du Covid-19», a noté le communiqué du bureau du Premier ministre. A la fin de l’audience consacrée au dossier de la fabrication de Sputnik V, les deux parties se sont félicitées «de la qualité des relations algéro-russes et de réaffirmer l’attachement des deux pays à les renforcer et à les diversifier davantage, notamment à l’occasion des échéances bilatérales inscrites à l’agenda de coopération entre les deux pays», conclut la même source. Pour rappel, la Russie avait évoqué, au mois d’août 2020, juste après l’annonce de la mise au point de son vaccin «Sputnik V», la possibilité de le produire en Algérie. «Le vaccin russe «Sputnik V» contre l’épidémie de la «Covid-19» pourrait être produit localement en Algérie», avait déclaré, l’ambassade russe à Alger, affirmant la disposition de son pays après l’aval de l’Algérie «de fabriquer le vaccin localement, et je veux dire ici le Fonds russe pour l’investissement direct, qui se charge de distribuer le vaccin à l’extérieur du pays», a-t-il ajouté à l’époque. Ce projet a bien été réfléchi par la partie russe qui avait exposé déjà toutes les possibilités de coopération à l’Algérie dans le dossier. «Le Fonds d’investissement direct russe propose plusieurs formes de coopération, notamment l’acquisition directe, le transfert de technologie, la fabrication en commun et la participation aux tests de la troisième phase, qui sont des formules que nous avons proposées du côté algérien», avait expliqué M. Igor, auparavant. Il est à noter aussi que l’Algérie a entamé samedi dernier la campagne de vaccination avec le vaccin russe.

Samira Takharboucht