Le football, ce qui n’a pas changé

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,Août 2008, lors d’une conférence de presse animée au stade 5-Juillet par le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua, l’APS rapportait ses déclarations en l’occurrence «l’avènement du professionnalisme dans le football algérien est ‘irréversible’, il va s’effectuer progressivement», avec le soutien des pouvoirs publics. «Nous allons progressivement, mais d’une manière irréversible, vers le professionnalisme», avait-il affirmé.

«Le coup d’envoi du premier championnat professionnel sera donné le 24 septembre prochain avec la participation de 32 clubs scindés en deux ligues (1 et 2) de 16 clubs chacune… La Fédération va mettre en place une structure de contrôle des clubs et va exiger, à partir de la saison prochaine (2008/2009), que le capital du club soit suffisant pour permettre à l’équipe de football de participer au championnat professionnel». Oubliant un instant ce qui fait rouler le football, lui qui était en matière d’organisation le modèle à l’échelle maghrébine et intéressons-nous à ce qui pourrait lui faire changer la face à cette discipline tant critiquée, pour l’installer dans un environnement qui la ferait éloigner des terrains ou le professionnalisme est encore incompris. Ce football qui étonne Notre football n’a pas fini de nous étonner, et rien ne semble lui changer de route. C’est ce qui se ressasse dans tous les médias, conférences ou simples réunions, et qui continue de faire l’actualité. La gouvernance du football, les valeurs du football ne devraient-elles pas être engagées ? Parce que le football accuse un retard dans la transmission de ses valeurs d’effort, de loyauté, de respect, de fête, de fraternité et de solidarité. «Revenir à ces fondamentaux est une urgence exprimée». Les rapports entre le football et l’argent, un sujet quotidien. Et pourtant, le rythme des rencontres veut surprendre ses supporters absents, par faute de pandémie, mais présents derrière leur poste de radio ou de télé. Les gradins vides n’aident en rien les footballeurs, encore moins les dirigeants lorsque le résultat attendu ne s’accroche pas aux filets. Ne confondant pas joueurs professionnels et clubs professionnels Dans un débat daté de quelques années déjà, Mohamed Mechrara ex-président de la Ligue de football professionnel, un des acteurs important du football algérien, mais aussi un architecte du passage du football vers le professionnalisme, s’était exprimé en juin 2018, lors de l’émission de la chaîne «Radio M» sur ce phénomène qui continue à confondre joueur professionnel, club professionnel et championnat professionnel et de rappeler que «sans licence professionnel, vous n’êtes pas un club professionnel». Un exemple de la mauvaise gestion du football est là. Des supporters du MC Alger se sont attaqués au siège de Sonatrach, cela exprime la mauvaise gestion du football, voire du professionnalisme. Aujourd’hui, encore des clubs suscitent moult interrogations à l’image du MC Oran qui n’a pas encore clôturé son dossier, tout comme d’autres pensionnaires de la Ligue 1. «Parmi les 19 pièces exigées par la DCGF, le club a réussi à en obtenir que 18, et ce, après que l’expert-comptable ait ficelé le bilan financier de l’exercice 2019». «Reste maintenant à constituer un comité de supporters, une opération qui s’annonce compliquée», a déclaré le directeur général de la Société sportive par actions du MCO, Hadj Bennacer. Une amende de 200 000 dinars a été infligée et touché 9 autres clubs de l’élite, en l’occurrence le MC Alger, le CR Belouizdad, l’ES Sétif, le NA Hussein Dey, l’USM Alger… Le jugement sévère du président de la FAF Enfin, le président de la FAF, Zetchi Kheïreddine, dans une interview accordée en décembre 2020 à l’agence Reuters, avait porté un jugement sévère, mais partagé par toute la famille du football concernant le professionnalisme algérien, «le système avec lequel nous avons abordé le professionnalisme était erroné. C’est un professionnalisme désordonné. Il fallait mettre en place les mécanismes nécessaires et préparer le terrain avant d’entrer dans le monde professionnel en 2012. Les problèmes du football algérien remontent à très longtemps. Ils se sont accumulés avec le temps. On travaille pour résoudre ces problèmes de corruption et de dettes. Il faut qu’il y ait un équilibre entre les recettes et les dépenses. Mais il faudra du temps pour régler tous ces problèmes. Nous n’avons pas de baguette magique pour régler tous ces problèmes du jour au lendemain».

H. Hichem