La bureaucratie et la corruption

Combattre le cancer de la rente

La corruption, ce cancer social, produit de la rente, contribue, du fait du préjudice moral, à démobiliser la société par une méfiance généralisée. Car avec la corruption combinée à la détérioration du climat des affaires, selon la majorité des rapports internationaux, il est utopique de parler d’une véritable relance économique.

Il existe des liens complexes entre le façonnement des comptes au niveau des entreprises et l’environnement et lorsqu’on invoque la mauvaise gestion. Il y a lieu de bien cerner l’ensemble des causes internes et externes du résultat brut d’exploitation. D’autant plus que les opérateurs qu’ils soient publics ou privés durant cette phase où la bureaucratie est omniprésente subissent des injonctions qui échappent à leurs propres initiatives. Cela est plus patent pour les entreprises publiques et les différentes formes d’organisation des entreprises publiques qu’elles ont connues depuis l’indépendance à nos jours ne font que traduire les rapports de force liés aux partages de la rente. Ces chevauchements de compétences expliquent en grande partie le manque de transparence. La confusion des rôles jouant comme vecteur dans ce sens dans la mesure où la forme d’organisation ne fait que traduire les objectifs ou les non objectifs qui ont un soubassement politique. La marginalisation des compétences et l’exode de cerveaux qui prend des proportions alarmantes dans la mesure où cela constitue un détournement financier indirect n’en sont que la conséquence. Ces structures hétéroclites bloquent la circulation de l’information qui en cette fin du XXe siècle avec la révolution d’Internet constitue le véritable pouvoir, certaines sous structures ou personnes acquérant plus de pouvoir par la détention de certaines informations. Ces réseaux croisés – étanches – expliquent que lors de séminaires à intervalles de quelques mois, des responsables différents donnent des chiffres différents parfois contradictoires. Par exemple, les différents taux de croissance donnés qui contredisent les tests de cohérences. La non maîtrise parallèlement des techniques de sondage où l’on distingue généralement pour les audits le sondage pour acceptation des attributs (taille de l’échantillon 850) le sondage pour acceptation (taille 300) et le sondage de dépistage (taille 150 ) avec un taux d’erreur acceptable entre 1 et 2%, ces trois techniques cherchant à estimer des proportions, complétées par la technique du sondage pour estimation des variables (estimation des valeurs), accentuent la désinformation ; car les enquêtes exhaustives reviennent extrêmement chères sans compter la perte de temps. Dès lors, au niveau macroéconomique, on obtient souvent des résultats erronés en termes de test de cohérence. Cela pose toute la problématique d’ailleurs du contrôle des services collectifs dont la gestion repose sur des méthodes dépassées à l’instar du système bancaire totalement sclérosé en termes de méthodes de gestion. Car ces structures ont à leur disposition des sommes importantes par le canal du budget et se pose le problème de leur efficience en termes d’optimisation des services publics. D’où l’importance d’un système d’information transparent car du fait de sa faiblesse ; il y a des difficultés de l’appréciation des performances. Car l’expérience montre souvent des amortissements exagérés par rapport aux normes internationales pour des unités comparables, le gonflement de la masse salariale qui éponge la valeur ajoutée l’absence d’organigrammes précis des postes de travail par rapport au processus initial, gonflement démesuré des frais de siège qui constitue un transfert de valeur en dehors de l’entreprise avec prédominance des postes administratifs, comptabilités à prix courants de peu de signification ne tenant pas compte du processus inflationniste. Et comme au niveau macro-économique la production est production de marchandises par des marchandises nous sommes dans le brouillard pour tester les performances individuelles surtout en absence de comptes de surplus physico-financiers à prix constants qui peuvent aider à suppléer à ces déficiences. Aussi s’agit de bien spécifier les facteurs internes à l’entreprise des facteurs externes. Au niveau interne car beaucoup de gestionnaires rejettent la responsabilité sur les contraintes d’environnement en soulignant l’importance des créances impayées, force de travail inadaptée, blocage bancaire, infrastructures (logement – santé, routes) mais oublient d’organiser leur entreprise. Combien d’entreprises publiques possèdent-elles la comptabilité analytique afin de pouvoir déterminer avec précision leur coût car l’objectif est de produire au moindre coût alors que l’ancienne culture était mue par l’unique dépense monétaire. Combien d’entreprises établissent un budget prévisionnel cohérent- du personnel, des achats, des ventes déterminant les écarts hebdomadaires, mensuels entre les objectifs et les réalisations, ces opérations budgétisées étant la base du plan de financement, sans compter la faiblesse des différents travaux comptables de base : fiche de pré-capitalisation, fiche récapitulative de la journée, tenue du compte respectif sur chaque feuillet, la vérification sur imprimante de l’égalité des débits et crédits puis la division des documents sur le journal. Par ailleurs, l’absence d’observatoire de l’évolution des cours boursiers rend problématique la rubrique achat de matières premières figurant dans le compte d’exploitation générale sans compter les taxes douanières dont le taux s’applique au cours. Bon nombre de produits comme le blé, le rond à béton etc. sont cotés journellement à la Bourse, où les fluctuations des monnaies clefs ont des incidences aussi sur le prix d’achat. La compréhension des mécanismes boursiers, des trois monnaies clefs l’évolution du Dollar, du Yen et de l’Euro et certainement le yuan chinois dans les années à venir a des incidences importantes sur sa trésorerie parallèlement aux fluctuations du prix des hydrocarbures en attendant la mise en place d’une économie hors hydrocarbures qui mettra du temps minimum cinq à 10 ans si les réformes structurelles sont mises en place en 2021. L’efficacité du contrôle : une vision stratégique des nouvelles mutations et la cohérence des institutions Le management de l’innovation, avec la dominance des services constitueront à l’avenir le moteur de la croissance. C’est que les facteurs contribuant à la compétitivité sont classés: 40% changement des structures, 40% nouvelles technologies et 20% réduction des coûts. Les réformes structurelles ont comme base la réussite de l’effort de stabilisation macro-économique afin de réduire le taux d’inflation qui rend impossible tout projet à maturation lente, impliquant parallèlement la stabilité juridique et monétaire afin d ‘éviter de vives tensions sociales en 2021/2022 avec la tendance à l’épuisement des réserves de change horizon 2022 qui tiennent la cotation du dinar à plus de 70%. Les réformes doivent toucher impérativement : Premièrement, la refonte du système financier, base de l’économie de marché dont d’ailleurs le dernier rapport de la Banque mondiale sur l’Algérie déplore sa léthargie. Sans réseaux liés au système mondial, il ne faut pas s’attendre à la réussite des réformes. Les lenteurs bancaires contredisent l’effet temps qui est de l’argent plusieurs semaines voire des mois pour un virement Deuxièmement, la refonte du régime foncier dont la facture alimentaire couvre le PNDA n’ayant pas eu les effets escompté : Troisièmement, la refonte du système socio-éducatif du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle inadaptée à la révolution de l’économie ; informationnelle et dont les taux de déperdition malgré un budget croissant sont inquiétants : Quatrièmement, la refonte de la gestion des services collectifs en introduisant pour les biens divisibles des paramètres marchands pour tester de leur efficacité tout en encourageant leur mixité. L’administration notamment doit être au service de l’économique et du social et non fonctionner en vase clos bureaucratique lorsqu’un wali accueillera un investisseur désirant créer des emplois avec éclat au perron de sa wilaya avec un tapis rouge, la mutation culturelle et le changement du système auront commencé : Cinquièmement, sous réserve de la refonte du système financier en relation avec celui de la sécurité sociale, la bourse des valeurs en économie de marché est le lieu de la sanction économique appliquant concrètement la loi de l’offre et de la demande. Aussi, sous réserve de la modification nécessaire de la propriété, permettant aux titres divers de circuler librement sans entraves étatiques, transitoirement, la commission des opérations de bourse des valeurs devrait garantir la sécurité des transactions, la sécurité des clients.
(A suivre) A. M.