Moderniser les méthodes de pressage pour booster la production

Huile d’olive à Jijel

Les intervenants dans la filière oléicole dans la wilaya de Jijel misent sur la modernisation des méthodes de pressage pour booster la production de l’huile d’olive qui a enregistré un recul estimé à 50% lors de la campagne de cueillette des olives 2019-2020 par rapport à l’exercice précédent.

La dernière production de l’huile d’olive n’a pas dépassé le seuil de 5 millions de litres contre 10 millions de litres lors de l’exercice précédent, une baisse imputée à plusieurs facteurs naturels et humains, que les investisseurs dans le secteur tentent de dépasser en ayant recours à des méthodes plus moderne, tels que la mécanisation de la récolte et l’usage des technologies modernes dans le pressage. Attribuant le déclin de la production à la faible pluviométrie enregistrée dans la wilaya de Jijel entre fin 2019 et début 2020, et correspondant à la période de croissance des branches d’oliviers, Abdelali Allab, chef du service de la formation et de l’orientation de la direction des services agricoles (DSA) a également mis l’accent, lors d’une visite effectuée dans plusieurs huileries, sur les méthodes traditionnelles de cueillette des olives et le manque d’entretien des oliviers par les agriculteurs. Le responsable a confié qu’un nombre important de familles délaissent leurs champs d’oliviers et s’en préoccupent uniquement durant la récolte, ce qui affecte négativement la productivité, sans recourir à une mécanisation de la récolte pour préserver les branches, comme cela se produit avec la méthode traditionnelle qui consiste à frapper les branches à l’aide d’un bâton. Dans ce contexte, Youcef, propriétaire de champs d’oliviers dans les communes de Texenna et Kaous, a estimé que la production en olives de la saison en cours est «inhabituelle» en raison d’une récolte ayant baissé de moitié et parfois du quart. «Auparavant, je produisais chaque année entre 400 et 500 litres d’huile de la récolte d’olives pressées dans les huileries, mais cette année mon quota d’huile d’olive n’excède pas 100 litres», a-t-il relevé. Cet agriculteur a imputé cette baisse de productivité aux facteurs naturels comme le climat, au manque d’entretien des oliviers par les oléiculteurs, au non remplacement des oliviers morts ou dégradé par des nouveaux et aux incendies enregistrés dernièrement, décimant des centaines d’arbres. Il a salué, par ailleurs, l’opération engagée par les services de la DSA durant le mois de janvier dernier, visant à distribuer 60.000 plants d’oliviers des variétés Chemlel et Arbéquina aux agriculteurs locaux, dans le cadre du Fonds national de développement rural afin de contribuer à l’essor de leurs champs dans la perspective de doubler la production des olives lors des prochaines saisons. Propriétaire d’une huilerie moderne dans la région de Ouled Salah dans la commune de Taher, Mohamed Bensaghir a estimé que le développement de la filière oléicole passe par le recours à des techniques modernes, notamment la mécanisation de la récolte, la collecte, le stockage de la récolte dans des caisses en plastique aérées permettant la conservation des olives et réduisant son acidité, ainsi que l’usage de technologies modernes pour l’obtention d’une huile d’olive extra vierge. Le même investisseur, propriétaire de la première huilerie écologique de la wilaya de Jijel, a ajouté qu’au cours de la présente saison de récolte, il a stocké les olives dans des caisses en plastique pour mieux les préserver et réduire l’acidité qui était auparavant ressentie.

R.R