Le Conseil des participations d’Etat à la loupe

La reconfiguration du secteur public marchand s’impose

L’Algérie veut accélérer la réforme du secteur public marchand et doper l’investissement productif en mettant en place des dispositifs novateurs et précurseurs de l’auto entrepreneuriat.

Un dynamique qui s’est imposée d’elle-même cette année, incitant le gouvernement à miser sur une meilleure transformation industrielle vers des investissements productifs, visant «la consolidation des capacités industrielles existantes et la dynamisation de l’entrepreneuriat ont été engagées afin de lever le défi de diversification de l’économie nationale», a indiqué le ministère de l’Industrie dans son bilan d’activités de l’exercice 2020. Ce département prévoit dans son plan d’action en cours, la redéfinition des missions de ses services, la réorganisation et la modernisation des mécanismes de travail. Egalement, valoriser les potentialités humaines et entrepreneuriales à travers le développement des investissements en partenariats (public-privé) nationaux ou internationaux et la réforme du Conseil des participations d’Etat (CPE). «Une charte de partenariat sera finalisée au premier trimestre 2021 et servira de cadre de référence pour la mise en œuvre d’opérations de partenariat dans un cadre juridique rénové», a indiqué la même source. L’objectif serait d’éviter de retomber dans les incohérences et irrégularités du passé qui ont plombé le secteur public marchand et pénalisé les caisses de l’Etat. Depuis plusieurs mois, l’Etat s’engage dans une course contre la montre afin d’assainir le secteur industriel et promouvoir un partenariat public-privé solide, durable et surtout rentable. Ainsi, améliorer le management des capitaux publics qui ont toujours constitué un véritable casse-tête des autorités.
Il sera, également, question, selon le même document, de la restructuration du secteur industriel public (entreprises étatiques) afin de corriger les dysfonctionnements dans la gestion et la gouvernance dans ce secteur. Le ministère industriel vise à réformer les différentes structures et administrations relevant de son secteur. Il prévoit, dans ce sens, remédier aux «insuffisances et aux dysfonctionnements qui ont caractérisé l’activité du Conseil des Participations de l’Etat (CPE) depuis sa création en 2001». Les rédacteurs de ce rapport recommandent la «réforme profonde du CPE après avoir relevé des défaillances et incohérences dans la politique de la gestion publique. Engager des actions de redressement autour d’un nouveau modèle de développement économique «basé sur la valorisation des ressources humaines nationales», s’impose, selon les rédacteurs de ce rapport qui ont dressé un bilan exhaustif de la dernière décennie durant laquelle, le secteur industriel a plongé dans de sombres perspectives. Les réformes engagées dans le passé pour la relance du tissu secteur industriel, laissent un goût d’inachevé, nécessitant une remise à plat et le redressement du secteur productif à travers la promotion de l’investissement en partenariat et la facilitation juridique afin de faciliter l’examen des actions des agences de l’Etat.
Le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, a manifesté à mainte reprises et vigoureusement son intention de relancer le secteur productif et de se concentrer sur le partenariat pérenne et rentable, local et international. En plus du lancement d’un audit global du secteur industriel pour désigner les entreprises publiques privatisable, le ministère a lancé une opération d’audit «des partenariats existants entre le secteur public et privé pour évaluer leur impact financier et économique et identifier leurs insuffisances», a souligné le même bilan qui a établi un état de situation de ce secteur en crise depuis des années. «Le partenariat est vu comme un levier stratégique de modernisation et de développement des entreprises publiques, raison pour laquelle le ministère encourage les entreprises relevant du secteur public marchand à s’investir dans un processus d’encouragement du partenariat national et/ou international, lorsque ce dernier favorise la réalisation des objectifs stratégiques de l’entreprise et s’inscrit dans les principes de la politique adoptée par les pouvoirs publics», lit-on dans le texte. Une loi sur le partenariat public-privé est en préparation, visant à encourager la collaboration entre les deux secteurs, mais surtout pour l’éventuel recours aux financements étrangers pour des projets jugés stratégiques. Ces dernières années, l’Algérie a connu une baisse importante des investissements directs étrangers (IDE), mettant à nu l’échec de cette politique de gestion, également, relevée dans ce rapport. «Cette opération d’audit, dont les conclusions seront livrées durant le premier trimestre 2021, servira de référence pour l’élaboration d’une stratégie de partenariat, entre les entreprises publiques et des partenaires nationaux et/ou étrangers, axée sur des principes de pertinence et de rentabilité», a indiqué le même document. Il sera, également, question de «créer une entité auquel sera confié le rôle d’interface à caractère non administratif, dotée de la liberté d’aide à la décision». Les autorités veulent, en effet, redynamiser et renforcer l’activité et le domaine des interventions de tous les programmes publics et mécanismes de soutien aux jeunes entreprises.

Samira Takharboucht