Un artisan reçoit une cagnotte et s’éclipse

Tiaret (marché couvert)

L’entreprise chargée de la rénovation du marché couvert implanté en plein cœur de la ville a plié ses bagages et quitte le projet mort-né, encaisse les milliards de centimes injectés par la commune et s’évapore dans la nature sans donner signe de vie. Laissant sur les lieux le repère de l’antique Tihert au bonheur de la ferraille et offre aux 140 ex-occupants des carreaux, «le rêve perdu», après plus de deux ans d’attente.

Plus grave que le marché passé entre lui et le conseil communal qui a été résilié à l’amiable, une fois que les deux parties ont négocié à huis clos le matelas financiers qui dépasse huit (8) milliards de centimes, a-t-on appris de source locale, s’ajoute un avenant de près de trois (3) milliards de cts. L’artisan, possesseur du marché a failli à ses obligations de réalisation dans les délais, et le non-respect des lois de la République, ajoute notre source que l’ordre de service émis par les propres mains du maire et on conseille à ce dernier le début du mois d’octobre 2019 pour un délai de trois mois mais en vain. Ce second ODS a connu le même rythme d’une veilleuse malgré la série des mises en demeure qui sont restées égarées comme «un presse-papier» dans une boite aux lettres.
Lors de la visite de monsieur le wali de la wilaya de Tiaret, le mois d’octobre 2020, la fiche technique présentée par le conseil avance un (1) milliard de centimes et quelques dinars, alors que l’artisan a déjà, dans un passé récent, raflé une cagnotte de plus de sept (7) milliards de centimes et sur les lieux et prévu un délai de 60 jours pour la remise des clés aux ex-occupants, des carreaux (20 bouchers, 24 marchands de fruits et légumes et les 10 poissonniers) remerciés depuis plus de 30 mois. Selon des informations internes du couloir de l’hôtel de ville, la résiliation du fameux projet a conduit le conseil communal au divorce et une panoplie de questions, ladite entreprise a été mise en demeure, comme le stipule la réglementation.
De quoi s’agit-il ? Jeter l’argent de l’Etat dans la nature où les deux parties ont bien négocié pour partager la tarte russe. Ce dossier volumineux comme une armoire commence à dévoiler une série de scandale ces derniers jours, la clôture de la honte, Aïn Djenane, fermée à cause d’un équipement qui ne répond pas aux normes, des dizaines de milliards de cts consommés pour la rénovation de la moquée de Salah Eddine mais en vain, s’ajoute le jardin Eden et la gare des 40 logements avec sa tour enterrée en plein jour ainsi que d’autres anomalies. Par ailleurs, une source locale ajoute que l’artisan bénéficiaire d’un projet qui n’a pas été réalisé a entamé une affaire en justice à l’encontre de l’APC, demandant une somme faramineuse, laissant en plein cœur de Tiaret une infrastructure suspendue par un lot de ferraille qui date de 1883, qui symbolise toute l’histoire de la capitale de Tihert. Interrogé par nos soins, le wali de la wilaya, M. Deramchi Med Amine, le jour de la visite, avait annoncé que le marché couvert sera rouvert au public fin décembre dernier, le comble que le P/APW, Tahar Bouriah et es lieutenants n’ont pas avancé un mot qui connaissent bien le fond des scandales qui secouent la régie communale et font la sourde oreille. Aujourd’hui, cette bâtisse offre une image désolante, pour ne pas dire frappée par un séisme sur une enveloppe globale de 8,3 milliards de centimes, près de 7 milliards ont été consommés sans que les travaux ne soient achevés. Un matelas financier remis par des matelots pour un artisan non expérimenté dans le domaine et la boite à moitié vide qui contenait les documents officiels signés par les deux négociateurs. Fermé depuis le mois d’août 2018, pour une rénovation sur un délai d’un trimestre, le marché couvert, implanté en plein cœur, érigé la fin du 18e siècle, commençait à perdre son statut et risque d’une minute à l’autre de s’effondrer. Même le gardien a plié bagage pour rejoindre son patron sur le littoral. Quel avenir pour les ex-occupants, trahis par un conseil communal pour un rêve perdu, un scandale nommé marché couvert. Pour rappel, le mois de janvier 2009, le conseil communal et une poignée de cadres ont été condamnés à des peines allant de trois à cinq ans par le tribunal de Teniet El Had dans la wilaya de Tissemsilt pour une consommation de 74 milliards de centimes pour une visite présidentielle qui n’a pas eu lieu.
Hamzaoui Benchohra