Une reprise à double tranchant pour l’Algérie

Le prix du pétrole frôle la barre des 60 dollars

L’accord Opep+ et l’affaiblissement du dollar ont contribué fortement au redressement des prix du pétrole ces dernières semaines. A la clôture du marché vendredi dernier, les cours de l’or noir ont frôlé les 60 dollars, encouragés par les perspectives de la dernière réunion des pays membres de l’Opep+ qui sont «le principal moteur de cette hausse», ont conclu certains analystes qui s’attendent à une forte augmentation des prix du pétrole durant les semaines à venir.

Malgré ce retour positif des prix du pétrole, l’Algérie devra maintenir ses objectifs de diversification économique et ne pas céder à ses «vieux démons» et sa dépendance aux recettes pétrolières. Une bonne nouvelle pour les pays producteurs du pétrole dont l’économie dépendait principalement des recettes des hydrocarbures, à l’instar de l’Algérie qui a toujours exprimé son entière disposition à soutenir toutes les propositions de soutien au marché pétrolier. L’Algérie s’est toujours montrée optimiste quant à la reprise des cours du pétrole au deuxième trimestre 2020. Une tendance qui devrait se poursuivre avec le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid-19 et le retour progressif à la vie normale. Un trend haussier soutenu, également, par l’affaiblissement de la monnaie américain, le dollar. Sans oublier l’impact de l’accord de l’Opep+ signé le 9 avril dernier et entré en vigueur le 12 mai 2020, sur la réduction des quotas de production du pétrole, dans la régulation des prix du pétrole. Lors de la dernière réunion d’évaluation au mois de janvier écoulé, les données recueillies par les analystes et selon les déclarations du ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar démontrent que le respect des quotas décidé au mois de janvier dernier s’est amélioré». C’est ce que d’ailleurs a affirmé M. Attar, sur le taux de conformité aux quotas de production prévus dans l’accord signé par les 23 pays membres de la Déclaration de coopération. Il a indiqué, lors de son intervention par visioconférence, vendredi dernier que «le taux de conformité les membres de l’Opep a atteint 103% en décembre dernier, tandis que le taux de conformité les pays non membres à l’Opep est de 93%, soit un taux total de 99%». Suivant cette tendance haussière, les prix du pétrole continueront de grimper en flèche et permettront aux pays exportateurs de pétrole de souffler un peu après une longue période de récession. La hausse des cours du pétrole ne signifie pas, toutefois, une sortie de crise financière bien au contraire, les petits producteurs, à l’instar de l’Algérie doivent en urgence amorcer la transition énergétique et industrielle afin de diversifier leurs revenus en devises et ressources de financement. Pour apprécier cet enjeu, l’Algérie réoriente ses objectifs vers une économie plus résiliente et inclusive et veut développer l’industrie minière afin de diversifier ses exportations hors hydrocarbures. Elle songe à développer la transformation des minerais localement et exclut l’exploitation brute de ces produits. Ainsi se libérer progressivement de la rente pétrolière et relever les défis de libéralisation de son économie. A condition, toutefois, d’arrêter le dérapage du dinar qui n’a, jusqu’à présent, eu que des effets négatifs sur la situation socio- économique du pays.
Samira Takharboucht