Zetchi et les autres, une belle histoire d’amitié ?

AGE de la FAF

Les élections de la Fédération algérienne de football approchent. La bataille des mots a déjà commencé. Pas de temps à perdre, chacun aiguise ses mots.

Le plus important est d’arriver à convaincre la majorité des membres de l’assemblée générale le jour «J», et ce, quelque soit la stratégie. Chaque partie sait que cela ne sera pas facile, c’est un peu comme ces duels entre plusieurs équipes. Le premier à mettre la balle au centre est l’ex-président du CR Belouizdad Mahfoud Kerbadj qui a annoncé officiellement sa candidature, tout comme Mohamed El Morro, ancien président de l’ASM Oran. Pour le premier cité, pourquoi s’était-il porté à la présidence de la FAF ? Servir un idéal ? Lequel ? Certainement parce qu’il est conscient de son expérience dans l’action du football et de sa gestion. Quel est son objectif mesurable à atteindre ? De quoi sera fait son programme ? Voilà un échantillon de réponses à ces questions «je pense que je peux encore donner un plus pour le football national, après mon expérience à la tête de la Ligue de football professionnel». Un premier jet qui ne dit pas s’il entend incarner le renouveau, sauf qu’il reconnaît que «le football algérien traverse une mauvaise passe en matière de gestion, nous devons y remédier». Assuré du soutien de ses alliés, il va tenter de révéler certaines vérités sur la gestion de la FAF. Il dira, chemin faisant, ce qu’il avait fait pour améliorer la gestion du football. En attendant, il annonce que son «objectif est de préserver la dynamique de l’Equipe nationale sous la houlette du sélectionneur Djamel Belmadi». Voilà une accroche que Belmadi rejette puisqu’il appelle les candidats à ne pas utiliser son nom pour glaner des voix. Il préfère imposer son caractère personnel, ses propres convictions. Ceux qui connaissent Belmadi savent qu’il n’est pas l’homme à changer de style, il a une mission qu’il doit remplir, et il la remplira avec X ou Y. Les postulants savent que la partie ne sera pas facile pour eux. Ils savent qu’ils auront en face l’actuel président de la FAF Kheireddine Zetchi, lequel n’a toujours pas fait savoir s’il envisage, ou pas, de se mettre dans la course pour un second mandat. Ce sera un exercice fort, très fort même pour ceux qui ont annoncé leur candidature et notamment pour ceux qui avaient porté le costume «FAF» sous la gestion de l’actuel président. On entend des rumeurs qui donnent à croire que le nom du sélectionneur national pourrait être utilisé par Zetchi pour être reconduit. Une hypothèse qui fait réagir Belmadi «aujourd’hui, il faut savoir que le sélectionneur national est d’abord, et avant, tout un entraîneur qui n’a pas à se mêler de tout ça. Le candidat à la présidence doit convaincre par son programme et je ne voudrai pas que le nom de Belmadi soit utilisé comme pièce maîtresse dans cette élection». «Le vrai programme est celui qui sera détaillé, chiffré et communiqué aux médias». On ne demande qu’à croire. «Il reste que le degré du mal qui secoue notre football requiert un suivi régulier des décisions. Il faut éviter de tomber dans le travers que n’ont pas pu, ou su, éviter les membres de l’ancien BF». L’élu devra être l’homme clé, à la fois, l’animateur, le catalyseur de l’action de la nouvelle équipe. Ce n’est pas chose aisée. L’actuel président, qui n’a toujours pas annoncé sa candidature, vient de réagir par des mots qui n’auraient, selon quelques avis recueillis, pas leur place dans de pareilles réactions. Il disait «pour ceux qui voudraient participer à la construction du football algérien, ils devraient venir avec des idées neuves, celles de la construction…» Or, tous promettent de s’engager dans cette optique, mais ce qui devraient choquer, c’est, dira-t-il «venir profiter de certaines situations qui sont normales, notamment lorsqu’on est dans l’action, dans la gestion quotidienne… le football algérien a besoin d’intelligence… et non de gens qui sont souvent dans la polémique… nous avons travaillé dans des conditions difficiles et ceux qui portent atteinte au football algérien ce sont ceux qui créent des embûches et nous connaissons toutes ces cellules qui travaillent dans ce sens, et ceux qui avaient échoué par le passé, n’ont aucune leçon à nous donner» et d’ajouter «à toutes ces personnes, nous leur disons que nous n’allons pas nous taire, nous allons leur répondre très prochainement, parce que notre souci est de confier le football algérien entre les mains des professionnels de ce sport, et de ceux qui veilleront sur son développement». A travers de tels propos, il faut comprendre qu’il ne se présenterait pas aux élections ? Il ajoutera «et non pas entre les mains de ceux qui ne travaillent que pour leurs intérêts personnels, nous avons tous, aujourd’hui, la responsabilité de combattre ces gens qui ont fait échouer le développement du football hier et qui souhaiteraient revenir pour un même scénario». Cette déclaration de Zetchi suscite interrogations. Dénoncer ouvertement cette sphère qui a miné le travail de l’actuel bureau fédéral et qui en serait à l’origine de l’échec du programme d’action devrait être accompagné, pour convaincre par des faits. En attendant, Zetchi a-t-il raison de tenir de tels propos ? Il est toutefois attendu le jour «J», avec dans les mains, son bilan.
H. Hichem