La Palestine à nouveau cause commune

Nouveau contexte politique dans le monde arabe

Les dix dernières années, commencées avec le prétendu «printemps arabe» en 2011, ont conduit le monde arabe dans une situation catastrophique qui a pleinement profité à ses ennemis, en premier lieu l’entité sioniste.

Les puissances impérialistes n’ont pas hésité à faire intervenir l’OTAN, dans le cas de la Libye, pour assassiner Mouammar El Gueddafi, puis ont tenté vainement, avec l’aide des pays réactionnaires arabes, de rééditer leur coup contre la Syrie. Pour détruire le Yémen, c’est toute une coalition de pays arabes réactionnaires qui a été mobilisée, vainement là aussi. La tentative d’entraîner le monde arabe dans un mouvement de reconnaissance d’Israël, fondé sur du bluff médiatique et avec une ingérence américaine flagrante, a échoué. La réunion extraordinaire, lundi au Caire, du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, consacrée au renforcement de la solidarité et de l’action arabe commune, et à l’ancrage des constantes et références arabes et internationales envers la cause palestinienne – telle qu’elle a été décrite dans un tweet de notre ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum – sera-t-elle le début d’un nouveau contexte politique plus favorable au monde arabe? La réunion du Caire s’est tenue après l’annonce historique de la décision de la Cour pénale internationale (CPI) que la compétence territoriale de la Cour dans la situation en Palestine, un État partie au Statut de Rome de la CPI, s’étend aux territoires occupés par Israël depuis 1967, à savoir Ghaza et la Cisjordanie, y compris El Qods-Est. Israël n’est plus à l’abri d’une enquête pour crimes de guerre.
Dans une recommandation ayant sanctionné les travaux de la réunion du Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont réaffirmé la centralité de la cause palestinienne et l’engagement de tous les pays arabes à soutenir les droits légitimes et inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination et à la création d’un Etat palestinien indépendant. Ils estiment que les développements que connaît la région exigent une position inclusive qui devrait asseoir la sécurité nationale des pays arabes, au service de leurs intérêts communs, sans ingérence étrangère. Ils ont souligné la nécessité de consolider l’action arabe commune sur la base d’une vision à la hauteur des développements, dans l’objectif de servir les intérêts des peuples arabes dans un monde en mutation et à multiples défis, tout en mettant l’accent sur le principe de la souveraineté des pays arabes dans la prise de décisions, avec l’attachement plein aux questions et droits constants, à leur tête la cause palestinienne.
Dans son allocution à l’occasion de la réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel, Sabri Boukadoum a fait constater que «le monde arabe traverse plusieurs crises qui se sont aggravées menaçant son unité, sa souveraineté et son indépendance». Il estime que «cette situation nous oblige à consentir des efforts sincères en vue de rejeter la violence et de relancer des solutions pacifiques et politiques de manière à garantir la sécurité et la paix au profit de nos peuples et de nos pays». Pour Sabri Boukadoum, «cet objectif ne saurait être atteint que par une vision commune afin de résoudre ces crises et relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés, et dans un second temps, la mise en place d’un mécanisme collectif efficace, à même de faire face à tout imprévu, de façon à trouver des solutions rapides au niveau arabe».
«Il convient également, a-t-il souligné, de rappeler la position de principe que l’Algérie a défendue dès le début dans toutes les réunions arabes et internationales rejetant toute internationalisation de nos questions arabes. Mon pays a tout fait pour trouver des solutions pacifiques qui évitent l’effusion du sang arabe et qui préservent l’unité et la souveraineté des pays arabes, et s’est opposé à toutes les démarches contraires à cette position de principe», a-t-il ajouté. A propos des mécanismes de l’action arabe conjointe, Sabri Boukadoum a évoqué la réforme de la Ligue arabe qui «est devenue nécessaire pour la préservation de l’harmonie des rangs arabes et le maintien de la sécurité nationale arabe … Pour ce faire, il faut revoir les structures et les approches du système actuel afin de s’adapter aux changements et relancer le rôle de notre organisation dans l’instauration de la paix et de la stabilité».
Lakhdar A.