Le délais de traitement ramené à «seulement un mois»

L’étude des demandes de crédits bancaires accélérée­

L’instruction ministérielle sera notifiée dans les prochains jours par le ministère des Finances. Les délais d’analyse des dossiers de demande de crédit bancaire et la décision d’octroi sont, désormais, ramenés à «un mois seulement», selon les déclarations du ministre de la tutelle, Aymane Benabderrahmane, avant-hier lors de son déplacement dans la wilaya de Tlemcen.

Une bonne nouvelle pour les investisseurs et les entrepreneurs qui ne cessent de pointer la bureaucratie dans le traitement des demandes de crédit bancaire, depuis des années. Cette décision tant attendue, intervient dans le cadre de la lutte contre la bureaucratie et vise à faciliter l’accès des entreprises aux crédits pour impulser l’investissement national, conformément aux directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Il sera procédé entre les 10 et le 15 février en cours, à une instruction ministérielle qui sera notifiée aux banques publiques et privées pour encadrer les mesures d’octroi et de suivi des dossiers de crédits spécial pour le financement de projets», a affirmé le premier argentier du pays, mettant l’accent sur l’impératif de mettre en œuvre la réforme bancaire pour mieux accompagner l’investissement national. Otage de la bureaucratie, le système bancaire est vu comme étant plus un obstacle qu’un moyen de financement par les opérateurs économiques qui plaident depuis toujours pour la libération de l’acte d’investir et d’entreprendre. Le Président Tebboune s’est engagé, dès son intronisation à éradiquer, le phénomène de la bureaucratie et la décentralisation des services administratifs.
La réduction des délais de traitement des dossiers de demande de crédits bancaires tend à faciliter l’accès des entreprises au marché financier. «Cette instruction réduira le délai à un mois pour l’étude des dossiers de crédits, à partir de la date de dépôt du dossier et il ne sera plus permis aux banques de retarder une quelconque étude après la diffusion de cette instruction, laquelle vise à combattre tout blocage bureaucratique», a indiqué le ministre de la tutelle, lors de sa rencontre avec les opérateurs économiques et représentants des Chambres de commerce des wilayas de Tlemcen, de Saïda et de Sidi Bel-Abbès. En réponse au scepticisme des entrepreneurs qui attendent depuis longtemps l’assouplissement des délais et l’allégement des dossiers de demande de crédit bancaire, M. Benabderrahmane a assuré que «le débat autour de ce texte de loi aura lieu au courant de cette semaine notamment en ce qui concerne le guichet unique afin de lutter contre la bureaucratie et, partant, alléger le poids des mesures bancaires et douanières des opérateurs économiques, estimant que cela constitue un saut qualitatif pour l’économie algérienne».
D’ici cinq jours au plus tard, le ministère publiera officiellement l’instruction portant sur la réduction à uniquement un mois la période d’étude des dossiers de demande de crédits bancaires. Lors de cette sortie sur le terrain, le ministre des Finances a annoncé, également, «l’ouverture prochainement d’autres guichets à travers nombre de banques dans la wilaya de Tlemcen, notamment en ce qui concerne les produits de finance islamique et autres qui sont dédiés aux petites et moyennes entreprises (PME)». Il a lancé un défi aux opérateurs économiques nationaux, les exhortant «à relever le défi, à substituer l’importation par l’exportation du produit national et à rivaliser avec les concurrents étrangers sur les marchés». Cependant, ces deux décisions ne suffisent pas pour libérer l’investissement national, les entrepreneurs espèrent une véritable transformation du secteur bancaire, notamment, en ce qui concerne les transactions financières et le paiement des marchandises.
La libéralisation de l’économie nationale repose sur la mise en œuvre de toutes les réformes financières et économiques nécessaires pour le développement d’un nouveau modèle solide, transparent et inclusif. Concernant la réception des livrets fonciers à leurs bénéficiaires, M. Benabderrahmane a indiqué qu’»une batterie de mesures de facilitation prises au niveau de la Direction générale des Domaines pour attribuer ces livrets aux citoyens et opérateurs économiques dans un délai ne dépassant pas un mois à partir du dépôt du dossier, signalant qu’il a été procédé à la régularisation de 164.000 actes au niveau national par l’administration des domaines». Il a précisé que «le nombre de dossiers qui ne remplissent pas les conditions de régularisation sont de l’ordre de 8.500 dossiers, a-t-il indiqué, soulignant qu’il existe des obstacles qui freinent les mesures administratives et qu’à la faveur de la numérisation que connaît l’administration des domaines, les citoyens seront soulagés».
Samira Takharboucht