«Vers la production locale des kits solaires avec la contribution des universitaires»

Chems Eddine Chitour :

L’Algérie est en mesure de produire des kits solaires avec l’ensemble de leurs parties et cela en mettant à contribution les universitaires ainsi que les opérateurs publics et privés qui doivent «tous se sentir concernés «, a indiqué mardi le ministre des Energies renouvelables et de la Transition énergétique, Chems Eddine Chitour.

Prenant part à une visite de travail au Centre de recherche en technologie des semi conducteurs pour l’énergétique (Crtse) d’El Harrach, en compagnie du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, M. Chitour a précisé que ces kits seront complètement produits localement avec tous les éléments qui les composent, à savoir le panneau solaire, l’onduleur, la batterie, les câbles et même le verre. Le ministre compte sur le «génie» des universitaires algériens qui travaillent au Crtse et qui fabriquent les panneaux solaires, en plus du savoir-faire d’opérateurs algériens issus des secteurs public et privé, «sans distinction», estimant que le but était le développement de l’économie nationale et la sortie, «au plus vite», de l’Algérie de sa dépendance aux énergies fossiles. Il a évoqué, à ce titre, un fabriquant de batteries établi à Ghardaï̈a, une entreprise dépendante du ministère de l’Energie spécialisée dans la fabrication d’onduleurs ou encore un opérateur privé qui serait en mesure de fournir le verre. Une fois le premier kit fabriqué, a-t-il expliqué, il sera possible d’en produire des milliers permettant, ainsi, de trouver un substitut aux produits importés qui sont, pour le moment, les seules solutions disponibles.
Le ministre a rappelé, à l’occasion, la nécessité de répondre à une demande qui se fait ressentir, notamment, dans les zones d’ombre dont l’équipement en kits solaires coûteraient très cher à l’Etat, bien qu’il écarte l’idée de concurrencer les Chinois qui fournissent même les pays d’Europe. M. Chitour a estimé que l’université était «un moteur de développement de l’économie nationale» et que les 300.000 universitaires et les 60.000 chercheurs algériens devaient «faire valoir les produits de la recherche» et ont leur mot à dire dans le développement économique.
Ajoutant que sa visite au Crtse a démontré «la faisabilite» de la création de kits solaires made in Algeria, même s’ils offrent un rendement moindre que celui des produits importés (14% contre 18%). «Même si leur prix pourrait être plus cher, cela n’est pas un problème du fait qu’il s’agit de dépenses en dinars», a-t-il soutenu, soulignant que le plus important était la maîtrise de la technologie et surtout le démarrage d’une transition énergétique indispensable pour pouvoir laisser aux générations futures au moins la moitié des réserves de gaz naturel estimées à 2500 milliards m3. Il a, par ailleurs, indiqué que le plus grand responsable dans la transition énergétique était le citoyen «qu’il faut, dit-il, convaincre par des modèles algériens». M. Chitour a, en outre, appelé à exploiter d’autres sources énergétiques que les hydrocarbures à l’instar des 280 sources géothermiques existantes en Algérie ou encore le bois comme cela se fait à travers le monde. Pour sa part, M. Benziane a déclaré en marge de cette visite que la valorisation des produits de la recherche s’inscrit dans la stratégie de son département à travers son ouverture sur l’environnement socio-économique afin que les universitaires contribuent au développement économique et à la réduction de la facture d’importation.
Djamila Sai