Dérives et dépassements à l’entreprise ENOF

Annaba (Aïn Barbar)

Des proches collaborateurs au sein de l’Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (ENOF) de Aïn Barbar, dans la région de Séraïdi, dans l’Est algérien se sont rapprochés du bureau régional de La Nouvelle République pour dénoncer de graves dépassements au sein de la société en question.

Malgré plusieurs postulants de la région Est qui est terriblement frappée par un chômage endémique pour un poste d’emploi dans l’entreprise, le directeur d’unité, originaire de l’Ouest a choisi de recruter un personnel de sa région. Ainsi, tous ses achats concernant l’entreprise se font chez des privés lointains qui sont installés notamment à Biskra, à Oran et ses environs, mais jamais dans l’Est. A titre illustratif, les exemples de factures sont des preuves irréfutables. Il va sans dire qu’il y a, selon les accusations des collaborateurs et des délégués du personnel des factures faramineuses d’achats de pièces de rechange et de réparation.
Une certaine magouille financière se joue quelque part dans cette unité. D’ailleurs, le bilan financier n’a toujours pas été clôturé et bloqué pour des raisons très flous. Selon le chef de service de comptabilité, Med cherif Aouadi, l’achat de pièces s’effectue majoritairement de chez des fournisseurs de Biskra avec des sommes exagérées, à titre d’exemple, pour des locations de grue 40 tonnes, un rétro-chargeur d’un montant de 37 millions en 2020 par l’Eurl Services de Biskra. Le directeur d’unité se permet d’acheter des fournitures articles de bureau pour 26 millions de chez Houari Feth à Maghnia, dans l’Ouest, selon les factures, des papiers de rame, flash disk, câble de téléphone, bluetooth, graveur DVD.
Des pièces de rechange d’engins pour servomoteur de Biskra pour un montant de 93 millions de DA et des ensembles de montage radiateur-pompe avec soupape pour 94 millions, un compresseur pour climatisation, dispositif de tension pour 71 millions daté de mai 2020. Le responsable de l’unité achète aussi de chez un privé des couplage pour Terex 35 et autres pièces pour 133 millions DA , tout en réparant une pièce Batte de transmission Terex 35 pour la somme de 142 millions DA. Il semblerait que c’est dans ce sens que l’argent de l’Etat et les biens public s’évaporent en sans la moindre productivité économique au profit de l’Algérie.
A noter enfin que le chef de service de comptabilité, une fois après avoir constaté des dérives au sein de la société en question et un vol de documents dans son bureau, a immédiatement écrit un rapport au directeur général de l’Enof El Harrach pour dénoncer cette situation et une enquête judiciaire a été déclenchée pour déterminer le préjudice causé à la société. Affaire à suivre.
Oki Faouzi