La relance du tissu industriel nécessite «3 à 4 milliards usd/an d’investissements»

Les noms des concessionnaires agréés révélés bientôt, selon Ait Ali

Le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham décide de mettre un terme à la polémique autour de l’identité des sept (7) concessionnaires et trois (3) fabricants agréés provisoirement pour l’importation de véhicules neufs et la construction automobile locale.

«L’identité des concessionnaires ayant bénéficié d’une autorisation provisoire pour l’importation de véhicules neufs sera bientôt révélée à l’opinion publique», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la revue «Indjazat», précisant que «la concession exclusive à partir de la maison-mère a été incluse dans le nouveau cahier des charges pour éviter que des concessionnaires revendeurs dans leur pays alimentent des revendeurs en Algérie l’objectif de cette disposition serait d’empêcher les concessionnaires nationaux de s’approvisionner sur des stocks morts des différents marchés du monde, sans aucune garantie», a-t-il précisé concernant les négociations en cours avec des concessionnaires européens et asiatiques pour la construction automobile en Algérie, notamment, électrique.
Quant à l’accès des concessionnaires étrangers au marché national, le ministre a noté que «les marques étrangères n’en étaient pas exclues à condition qu’elles trouvent un Algérien résidant comme concessionnaire et non pas associé», répondant ainsi à la polémique autour de la partialité et l’objectivité dans la délivrance des agréments pour l’importation des véhicules neufs, l’interviewé a souligné que «les décisions du Comité étaient souveraines et les autorités supérieures étaient mises au courant», défendant son choix de concessionnaires agréés provisoirement pour importer des véhicules neufs. Il a estimé, dans le même sens, qu’en plus de la divulgation des noms de ces concessionnaires, «une liste qui inclura d’autres concessionnaires outre les sept ayant déjà reçu leurs autorisations provisoires», sera révélée. Revenant sur le processus ou les procédures liées à l’importation des véhicules neufs, M. Ait Ali a estimé que les conditions énoncées dans le cahier des charges répondent aux exigences du marché et s’inscrivent dans l’objectif de protection de l’économie nationale. Protectionnisme.
Il a d’ailleurs démenti tout aspect contraignant, précisant que «ces exigences visaient à assurer un service de qualité». «Nous avons décidé de limiter certaines dispositions à certains modèles seulement, notamment en ce qui concerne les quatre airbags qu’on a imposés pour les véhicules de haut de gamme seulement. Quant à la surface de 6.200 m², exigée pour les showrooms, pensez-vous que quelqu’un qui ne dispose pas de 800 m² pour la maintenance des véhicules, est un opérateur sérieux ?», s’est-il interrogé. D’autre part et concernant l’état d’avancement des discussions dans le dossier de la construction automobile, M. Ait Ali a indiqué que «des discussions étaient en cours avec deux constructeurs automobiles, l’un asiatique et l’autre européen, qui ont affiché leur désir d’installer des usines de fabrication locale», affirmant que son département a «même installé des groupes de travail qui étudient actuellement la consistance de ces projets (…) Au moment où je vous parle, les discussions avancent très bien avec nos partenaires».
Le ministre n’a pas caché son intérêt pour les constructeurs japonais, pionniers dans la construction des véhicules électriques. Il ambitionne pour une relance accélérée du secteur industriel productif pour asseoir, au préalable, une industrie diversifiée et inclusive. «Nous voulons lancer notre machine économique dans des créneaux où nous ne serons pas sujets à des soubresauts sécuritaires ou même sanitaires. (…) Si nous arrivons à un rythme d’attractivité qui ramènera 3 à 4 milliards de dollars par an d’investissements sérieux, le tissu industriel va remonter la pente», a-t-il confié.
Samira Takharboucht