L’Algérie vise «la production de 12 millions de tonnes de fer/an»

Lancement du projet de prospection du gisement de fer de Ghar-Djebilet en mars

L’industrie minière constitue une configuration attractive à moyen et à long terme et suscite, particulièrement, l’appétit et la convoitise des investisseurs algériens et étrangers.

Pour soutenir cette démarche et poursuivre sur le même élan, le ministre des Mines, Mohamed Arkab, a fait état, avant-hier, sur l’ouverture de toutes les perspectives possibles «aux investisseurs algériens, en partenariat avec les étrangers via les PME, pour réduire la facture des importations et couvrir la demande sur la matière première destinée aux industries de transformation», a-t-il souligné. Le processus de négociation avec le partenaire chinois est finalisé, il reste à déterminer l’aspect financier de sa mise en œuvre a révélé M. Arkab, évoquant, au passage le lancement effectif du projet de prospection du gisement de fer de Ghar-Djebilet au plus tard, le mois de mars prochain, avec une entame effective de l’exploitation, vers fin 2023». L’exploitation de ce gisement permettrait à l’Algérie de couvrir les besoins locaux estimés à 12 millions de tonnes de fer/an, alors que la production actuelle est inférieure à 5 millions de tonnes/an, a-t-il fait savoir.
Répondant à plusieurs questions sur les itinéraires et stratégie de développement de ce secteur, sans tomber dans le piège ou les erreurs du secteur des hydrocarbures, le premier responsable de ce secteur lie la minutie et l’attachement de son département à la rigueur dans la mise en œuvre du cadre juridique et réglementaire afin d’organiser les investissements en partenariats. «Le ministère s’attelle actuellement à actualiser le cadre législatif et juridique, notamment la loi 14-05 qui permet de réduire la durée de récupération des fonds de prospection et permet aux investisseurs de tirer profit des résultats des opérations de prospections effectuées», a-t-il indiqué lors de son intervention au forum du quotidien «Echaab». Il est revenu dans l’entrée en activité de la phase exploratoire du gisement de fer de Ghar- Djebillet, le ministre a précisé que «les opérations d’exploitation requièrent l’utilisation de techniques modernes, en vue de la dé-phosphorisation à un taux inférieur à 0,05 %, en collaboration avec le partenaire chinois», ajoutant qu’«en vue d’être en mesure d’exploiter économiquement le fer, une dé-phosphorisation à un taux de 0,1% y est requise, ce qui est l’un des défis les plus importants du projet de Ghar-Djebilet et de Mecheri Abdelaziz (160 km au Sud de Tindouf) qui dispose d’une réserve de 3,5 milliards de tonnes de fer, avec une concentration élevé en phosphore jusqu’à 0,8 %», faisant la lumière sur l’importance d’accompagner ces investisseurs nationaux et étrangers dans la mise en activité de ce gisement.
Sachant qu’aucune contrainte bureaucratique et réglementaire ne pourrait désormais freiner l’investissement dans l’industrie de la transformation minière afin d’éviter de se concentrer sur l’exportation des produits miniers bruts. Considérés comme des investissements stratégiques, les projets inscrits dans l’exploration, exploitation et transformation des minerais sont dispensés de l’application de la règle 49/51%. A l’étude depuis plusieurs mois, la relance et la redynamisation du secteur minier et industriel figure parmi les principales préoccupations et priorités du Plan de relance économique du Gouvernement en vue de trouver d’autres alternatives de financements. Tous azimuts pour le développement de ce secteur et la diversification des ressources financières, hors hydrocarbures, le secteur intensifie ses efforts et «oeuvre en coordination avec les autres départements ministériels (Transports, Ressources en eau et Energie) à assurer les besoins du projet dont le suivi sera assuré par des experts algériens de haut niveau», a-t-il ajouté concernant la mise à disposition des investisseurs tous les moyens nécessaires pour mener à succès la relance de l’exploration de ce projet.
Considéré comme un secteur porteur de développement dans les zones d’ombres qui recèlent d’importantes richesses naturelles souterraines, M. Arkab a affirmé que toutes les initiatives prises par les autorités s’inscrivent dans une perspective plus large du développement industriel de ce secteur, dans ces zones. «Les zones d’ombre renfermaient des réserves importantes de matières premières entrant dans la composition des intrants destinés aux industries, ce qui les érigent en un pôle important pour l’activité minière», a-t-il souligné. Il a d’ailleurs rappelé les possibilités nationales et internationales intéressantes de coordination entre les investisseurs locaux et étrangers ou locaux-locaux, notamment, dans l’exploitation des métaux rares.
«Dans le cadre de la convention conclue entre l’Agence nationale des activités minières (Anam) et l’Office national de recherche géologique (Orgm), il sera procédé au lancement de 26 importants projets d’exploitation minière, dont certains ont trait à l’exploitation de matériaux rares», a-t-il indiqué, citant les projets de prospections de lithium, indispensable pour les batteries, les batteries rechargeables et les batteries des panneaux solaires, à Adrar, dans le Hoggar, Tassili et Biskra, ainsi que le diamant, dont les minéraux indicateurs ont été trouvés par le secteur dans les zones volcaniques, notamment à Reggane (w. d’Adrar). M. Arkab s’est exprimé longuement sur tous les projets inscrits dans le programme de la relance économique.
Samira Takharboucht