10 ans de prison ferme requises contre Ouyahia et Sellal

Affaire «GB Pharma»

Le Procureur général près la Cour d’Alger a requis, dimanche passé, une peine de 10 ans de prison et une amende de 1 million de dinars contre les anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, dans l’affaire de corruption de «GB pharma», filiale du groupe Condor, propriété de la famille Benhamadi et le financement occulte de la campagne électorale de l’ex-président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

Le procureur général a également requis une peine de 3 ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, poursuivis pour corruption dans la même affaire. Le procureur général a aussi requis la saisie des objets confisqués énoncés dans le procès-verbal du rapport du conseiller-instructeur près la Cour suprême. Fin novembre dernier, le tribunal de Sidi M’hamed (Alger) avait prononcé dans cette affaire une peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre d’Ouyahia et Sellal, et acquitté l’ancien ministre des Transports et des Travaux publics, et directeur de campagne de l’ex-Président Bouteflika, Abdelghani Zaâlane. Ouyahia et Sellal sont accusés d’octroi de privilèges injustifiés au Groupe Condor et à ses filiales, dont des facilitations pour la réalisation d’une usine de fabrication de médicaments «GB Pharma».
Le Groupe Condor avait bénéficié auprès de Ouyahia et de Sellal de facilitations jugées illégales pour la réalisation d’un centre pour brûlés à Skikda par la société «Travocovia», une des filiales de ce groupe, ainsi que d’interventions lors de la passation de marchés avec l’opérateur public de téléphonie mobile Mobilis pour l’acquisition de téléphones portables et de tablettes auprès du groupe Condor. Les frères Benhamadi sont également poursuivis pour participation au financement de la campagne électorale de l’ex-président Bouteflika, à travers un compte bancaire ouvert spécialement pour recueillir les apports financiers de parties sans aucun lien avec l’élection.
Lors de son audition par la présidente de la séance, Ouyahia a nié toute implication dans cette affaire, en précisant que «tous les avantages (lot de terrain et crédits bancaires) ont été accordés durant une période où il n’occupait pas le poste de Premier ministre (de 2012 à 2017)». Il a ajouté dans ce sens que «plus de 17 dossiers de projets de fabrication des médicaments ont bénéficié d’avantages durant cette période dont GB Pharma».
Sellal a nié également toutes les charges retenues contre lui, affirmant que l’octroi au propriétaire du projet «GB Pharma» d’un lot de terrain à Sidi Abdallah s’était effectué en juin 2012 alors qu’il a été nommé en tant que Premier ministre en septembre de la même année. Pour ce qui est de la contribution du Groupe Condor au financement occulte de la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle annulée du 4 avril 2019, Sellal qui était directeur de campagne a affirmé que son rôle était «purement administratif» et que sa mission consistait en «l’explication du programme du candidat».
Manel Z