Signe du langage articulé par opposition au signe musical, pictural, gestuel etc.

Le mot est un pont entre moi et les autres

Apparemment, un mot ce n’est rien pour quelqu’un qui ne connaît pas le sens, mais en réalité c’est un «tout» chargé de sens au pluriel. Le mot est un signifiant porteur d’un ensemble de signifiés que l’on peut comprendre par le nombre de contextes d’emploi.

Il peut être polysémique ou monosémique. Le mot est par ailleurs un pont entre moi et les autres car il me permet d’entrer en communication avec un autre si celui-ci parle la même langue que moi. Il désigne l’ensemble des termes lexicaux et grammaticaux : pronoms, déterminants(articles définis et indéfinis, adjectifs possessifs – démonstratifs – indéfinis – interrogatifs), l’ensemble des pronoms personnels, possessifs, démonstratifs, indéfinis, les prépositions et les locutions prépositifs, les adverbes et locutions adverbiales qui sont autant de modificateurs de sens du nom. Cet ensemble de mots varient selon les langues. Et pour entrer en communication avec un ou un ensemble de partenaires, on construit un message clair composé d’un mot ou d’un ensemble de mots.
Chaque mot employé en contexte a une valeur syntaxique et une valeur sémantique ; c’est en fonctions de ces valeurs qu’on peut déterminer le sens d’un mot. Entre moi et les autres, on peut communiquer à l’aide d’un mot on d’un ensemble de mots ayant un contenu sémantique adressé à l’autre qui, se sentant sollicité, réagit en fonction du message qui lui a été adressé. Peu importe la longueur du message, ce qui compte le plus, c’est le contenu. Une onomatopée, «le cocorico» du coq qui chante, le ploc d’une d’eau qui tombe et qui remplit un sceau, à intervalle régulier, peut servir à émettre un message important. Un seul mot comme réplique est quelque fois suffisante pour faire comprendre quelque chose d’important à un acteur de théâtre, ou à un partenaire attentif.

Ce que peut signifier un pont entre moi et les autres
Un pont est un moyen d’assurer la jonction, ou la liaison entre moi et les autres pour communiquer, s’informer mutuellement, éventuellement s’insulter, peut-être se donner des coups, mieux se connaitre pour s’entraîner, échanger, affronter les difficultés de la vie. Par ailleurs, le pont est le symbole de l’union entre les hommes qui cherchent à se rapprocher pour faire avancer la science et travailler fructueusement pour un monde meilleur. Dans le cas contraire, le pont peut-être une vulgarité pouvant entrainer une prise de bec ou une altercation entre des individus qui, de plus ne se supportent pas ou incompatibilité d’humeur.
Un mot vulgaire lancé de manière irréfléchi au hasard peut être mal interprété et provoquer un affrontement entre individus, le mot dur à supporter peut tomber dans l’oreille d’un dur de caractère et c’est la dispute suivie d’un échange stupide de coups entre deux individus qui ne se connaissent pas. Une autre fois, on a assisté, dans un train et au milieu des voyageurs, à un affrontement entre deux inconnus qui ne s’étaient jamais vus auparavant et pour une bagatelle, un mot vulgaire dit par l’un et que l’autre a mal pris et qui a provoqué une rixe accompagnée d’injures et de coups entre les deux compères qui se sont vus pour la première fois de leur vie le jour où le destin a voulu qu’ils se rencontrent pour se battre à cause d’un mot vulgaire prononcé par l’un d’eux.
Quel curieux hasard ! Un mot malencontreusement dit par un individu et qui a suscité la colère puis l’envie d’administrer une correction d’un autre. Donc un mot a, dans une société, la capacité d’unir et de désunir des personnes. En société, il y a des mots qui permettent d’éviter des situations difficiles à supporter parce que ces mots sont trop crus à entendre, on appelle ces mots des euphémismes. En société ou dans toute autre vie collective, on fait attention dans son langage pour ne pas heurter la sensibilité ou la susceptibilité d’autrui.

Un pont pour établir de bons liens
La correction est de rigueur si on veut que les autres aient une bonne opinion de nous. Pour cela il faut de la rigueur dans le langage, et pour cela on se soumet volontairement à un long et difficile apprentissage. C’est aussi une question d’éducation depuis l’enfance, au fur et à mesure que se poursuit le processus d’apprentissage des bonnes manières, l’enfant apprend aussi la politesse dans sa manière de parler. L’école doit jouer le rôle qui est d’éduquer conformément aux règles de courtoisie et ce, afin qu’il n’y ait pas d’incompatibilité, à l’avenir avec le langage social ; ce qui prépare au bien parler. Savoir bien parler est un atout important pour un adulte et surtout un enfant. Lorsque les principes de moralité sont bien ancrés dans la société des adultes ou des enfants, les rapports entre les partenaires sont des plus cordiaux, il n’y a point de problème de communication et c’est l’idéal. Cependant, il y a des lieux où les rapports entre les individus, nécessitent beaucoup de délicatesse, c’est les milieux professionnels. Même les subalternes entre eux sont parfois exigeants, pour n’avoir pas dit bonjour à quelqu’un, par oubli, l’autre se fâche et prend la chose au sérieux en réagissant par la froideur ; il décide alors de se montrer lui aussi froid et distant vis à vis de son collègue négligent. Et c’est le début d’un malentendu dû à une maladresse.
Si la personne victime de sa négligence, n’essaie pas de s’excuser et d’expliquer tout à son camarade de travail, ce dernier, pour peu qu’il soit soupçonneux et susceptible, décide en jurant intérieurement de ne plus adresser la parole à l’autre. Les rapports entre individus sont tellement difficiles que chacun doit faire preuve de délicatesse pour éviter de heurter la sensibilité des plus difficiles dans la société. Au risque de se retrouver seul, il faut avec beaucoup de volonté, ménager tous les caractères. Pour cela, on doit savoir parler, sinon mieux vaut se taire car un mot dit mal à propos peut provoquer la colère chez les autres. Il est important de savoir peser ses mots avant de les lancer à tout vent, il y a des gens qui jugent mal d’après les mots dits, et il y a un proverbe de chez nous qui dit qu’un mot dit maladroitement et qui peut porter préjudice à bien des gens, ne peut retourner dans la bouche de celui qui l’a prononcé. Ainsi, pour éviter d’avoir à regretter d’avoir dit un mot compromettant, il convient de maîtriser son langage de façon à éviter de se retrouver dans des situations difficiles. Pour éviter d’être mis à l’index, on doit s’excuser d’avoir dit ce qu’il ne fallait pas dire.
Bien des gens se surveillent constamment, pour éviter de se retrouver en mauvaise posture par rapport aux autres, ils pèsent leur mot. Un mot peut susciter de nombreuses réactions plus ou mois favorables, en raison de ses nombreux signifiés de dénotation et de connotation. Par exemple le mot «saleté» lancé sans réfléchir par un locuteur entre d’autres, dénote un état inadmissible de non propreté laissant à désirer, ce mot connote un laisser aller délibéré, un abandon total de soi, un mauvais sujet à ne pas fréquenter et les connotations sont interminables. Mais pour être sans reproche, il est impératif de se surveiller dans toute discussion entre collègues entre voisins, dans toute réunion de quartier, et même entre membres de la même famille, pour ne pas avoir rien à regretter après et d’être poursuivi par le remord.
Le langage est un exercice quotidien auquel on se soumet chaque jour pour ne pas tomber dans un piège. On surveille constamment son élocution et on finit par acquérir de bonnes habitudes. «Avant de parler, il faut être sûr que ce qu’on va dire est bien meilleur que le silence», a dit l’ancêtre des philosophes, le Chinois Confucius. Et avant de parler, il faut toujours se rappeler ce précepte ancien pour ne pas avoir de surprise qui entraîne une condamnation du milieu auquel on appartient, car le jugement d’autrui est dur à supporter, il ronge intérieurement ; ceux qui ont une conscience et en fait l’expérience, le savent.
Boumediene Abed