La perspective d’élections législatives anticipées se précise

De nouvelles assemblées élues représentatives

Le processus de rénovation du système électoral qui mettra fin à l’intrusion des puissances de l’argent et des «décideurs» de l’ombre, dans le choix des élus du peuple, est en bonne voie.

Le Président Abdelmadjid Tebboune a reçu plusieurs dirigeants de partis politiques pour les écouter concernant les prochaines élections législatives et locales anticipées. Le Président Tebboune, a également reçu le président de la Commission nationale chargée de l’élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral, Ahmed Laraba, accompagné des membres de la commission. Ahmed Laraba a présenté au Président Tebboune un exposé portant sur l’ensemble des propositions émanant des partis politiques concernant le projet de révision de la loi électorale. La loi organique relative aux élections est une loi fondamentale qui a des effets directs sur l’ensemble du paysage politique. C’est dans ce but qu’après la révision de la Constitution, le président de la République a initié la révision de la loi électorale.
Par ses effets attendus sur la moralisation de la vie politique et la lutte contre la corruption et l’argent sale, la future loi électorale devrait rendre possible l’organisation d’élections honnêtes et transparentes et renforcer ainsi la démocratie en Algérie, en encourageant notamment les jeunes et les femmes à intégrer davantage les Assemblées élues. Ses dispositions devraient permettre une rupture radicale avec les pratiques de fraude qui ont entaché les scrutins par le passé. Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djillali, a confirmé l’intention du Président Tebboune d’aller aux élections législatives anticipées au cours du prochain mois de juin, puis des élections locales avant la fin de cette année. Pour Sofiane Djilali la classe politique attend le lancement de la loi électorale pour connaître les règles du jeu politique, afin que tous les partis soient assurés que cette loi assurera la transparence et l’intégrité du processus électoral.
Il estime que les Assemblées actuelles n’ont aucune crédibilité et aucune légitimité, et qu’il faut aller vers des institutions propres qui ont une légitimité. Les taux élevés d’abstention aux dernières élections législatives et locales ont témoigné de la perte totale de crédit accordé au système représentatif en place et ont traduit la conviction ancrée dans la population que les élections sont préfabriquées et truquées et que leurs voix ne serviront à rien, sachant que le poids de l’argent valait plus que leurs voix. Les anciennes pratiques étaient fondées sur la «logique» des quotas de sièges dont la répartition entre les partis politiques concernés était décidée en dehors et à l’insu des électeurs.
Elles étaient également mues par la fameuse chkara (sachet en plastique noir contenant l’argent des transactions électorales) pour la confection des listes et en particulier le choix des noms à mettre en tête (les trois ou quatre premières places) pour être sûrs qu’ils passeraient. La compétition électorale a fini par être motivée par l’attrait du salaire, mirobolant, et autres avantages offerts au député, dont l’immunité qui lui épargne les poursuites judiciaires en cas de délit. Les procès qui ont eu lieu concernant le financement occulte qui allait couvrir les dépenses de la campagne électorale du candidat à la Présidentielle d’avril 2019, l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, constituent un motif très fort pour combattre l’influence de l’argent sur les processus électoraux.
Lakhdar A.