Une affaire franco-française selon Salah Goudjil

Rapport de Benjamin Stora sur la mémoire

Le président du Conseil de la nation par intérim, Salah Goudjil, a estimé, avant-hier jeudi à Alger, que le rapport sur les mémoires de la colonisation et de la Guerre d’Algérie, rédigé par l’historien Benjamin Stora, au Président français, Emmanuel Macron, reste une affaire franco-française et que, a-t-il fait savoir, la position de l’Algérie concernant cette question sera connue en temps opportun.

«La colonisation française ne se limite pas à la seule période de la glorieuse Révolution (1954-1962) mais elle s’étale du 5 juillet 1830 au 5 juillet 1962», a-t-il indiqué. Intervenant lors d’une séance plénière qu’il a présidée au Conseil de la nation consacrée aux questions orales, Salah Goudjil a affirmé que le mérite, tout le mérite, de la réactivation de ce dossier revient au président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Rappelant, au passage, les autres acquis réalisés sous sa houlette et liés aux mémoires de la colonisation et de la Guerre d’Algérie, notamment l’institution du 8 mai Journée nationale de la Mémoire. Et, a poursuivi, le président du Conseil de la nation par intérim, le lancement de la chaîne de télévision dédiée à l’histoire et à la Mémoire.
Dans son intervention, Salah Goudjil le président du Conseil de la nation par intérim, a également évoqué plusieurs autres points liés à l’actualité nationale notamment la célébration, dans quelques jours, de la Journée de la cohésion nationale entre le peuple et son armée pour la démocratie, marquant, a-t-il dit, l’anniversaire du mouvement populaire, le Hirak béni, qui coïncide avec le 22 février. Rappelant, à l’occasion, les positions de principes de la politique étrangère de l’Algérie basés sur la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays, comme elle réfute toute ingérence dans ses affaires internes, le président du Conseil de la nation par intérim, a fait état de tentatives d’ingérence dans les affaires de notre pays orchestrées, a-t-il observé, par des parties qui n’arrivent pas à assimiler le fait que l’Algérie est sur la voie d’enracinement de la pratique démocratique ainsi que les évolutions enregistrés à tous les niveaux. De son côté, le Conseiller auprès du président de la République, chargé des archives et de la Mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi a affirmé, avant-hier jeudi à Alger, que le peuple algérien ne renoncera jamais à sa Mémoire.
Car, a-t-il indiqué, les peuples sans Mémoire sont des corps sans âmes, voila pourquoi les Algériens doivent être fiers de leur Mémoire. S’exprimant en marge d’une cérémonie de distinction de lauréats de diverses activités culturelles et sportives, organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du Chahid, Abdelmadjid Chikhi a soutenu que l’Algérie est face à des défis majeurs en ce qui concerne la Mémoire, cette Mémoire que certains veulent effacer. «La Mémoire du peuple algérien est le sens même de son existence et la source de sa fierté», a-t-il poursuivi, appelant, à l’occasion, les chercheurs, dans tous les domaines, à rassembler les bribes de notre histoire et à les étudier objectivement et chronologiquement.
Fin janvier dernier, l’historien Benjamin Stora a remis son rapport au Président français, Emanuel Macron qui l’avait chargé, au mois de juillet 2020, de dresser un état des lieux juste et précis sur la mémoire de la colonisation et de la Guerre d’Algérie. Avec des propositions, avait indiqué un communiqué de l’Elysée, pour parvenir à une nécessaire réconciliation franco-algérienne, près de 60 ans après la fin du conflit. Dans ce rapport, Benjamin Stora a formulé plusieurs recommandations qui visent à parvenir à cette nécessaire réconciliation des mémoires.
Rabah Mokhtari