La bataille économique, priorité du nouveau Gouvernement

Un grand retard à rattraper

Plus qu’une relance économique, c’est une vraie bataille économique que devra mener le Gouvernement remanié pour remettre l’Algérie dans la voie du développement national et répondre aux besoins du pays dans tous les domaines.

Le Gouvernement est appelé à favoriser la reprise de l’investissement en levant les blocages bureaucratiques qui, souvent, ne sont justifiés par aucune disposition réglementaire et freinent la réalisation de projets créateurs d’emplois et de revenus, en particulier pour les jeunes. Les médias rendent compte régulièrement de cas concrets où des investisseurs se trouvent con- frontés à l’administration qui soulèvent des problèmes qui n’ont pas lieu d’être. Il ne s’agit pas d’exempter les investisseurs du respect des dispositions législatives et réglementaires destinées à défendre les intérêts de la collectivité nationale et les droits des particuliers, mais il est attendu de l’Administration plus de célérité dans le traitement des dossiers. L’Etat se doit d’accompagner les investissements créateurs d’emploi et de richesse afin de diversifier l’économie nationale et la mettre sur la voie de la croissance durable. En août 2020, alors qu’il présidait l’ouverture de la Conférence nationale sur la relance économique et sociale, le Président Abdelmadjid Tebboune a fixé l’objectif escompté : réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement.
Dans le cadre de l’encouragement de l’investissement et des investisseurs, il avait annoncé la dépénalisation de l’acte de gestion pour permettre aux opérateurs de réaliser sereinement leurs projets. Le contexte de la crise sanitaire créée par la pandémie de Coronavirus a conduit, dans notre pays, au ralentissement de nombreuses activités économiques, voire pour certaines, à leur arrêt avec un impact social très lourd en pertes d’emplois et de revenus pour une grande partie de la population. Jeudi soir, à l’occasion de la Journée nationale du Chahid, le Chef de l’Etat a évoqué ce contexte de récession «dépassant les 80%» de l’économie mondiale en raison des répercussions de la pandémie Covid-19, qui a également impacté l’économie nationale. Il a rappelé les «mesures que nous avons prises, notamment de solidarité, d’aide et d’atténuation de l’incidence de la crise sur les opérateurs économiques, ont permis de surmonter cette conjoncture au moindre préjudice».
Pour le Président Tebboune, le temps est venu de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement». Il avait exhorté les investisseurs à «adhérer à la stratégie tracée pour la relance de l’économie et l’investissement créateur d’emploi et de richesses, en s’écartant de l’économie fourvoyée, axée par le passé sur l’importation et la surfacturation». La réduction de la facture des importations passe par la lutte contre la surfacturation mais aussi et surtout par les investissements dans les besoins qui dépendent fortement de l’approvisionnement extérieur comme les céréales, la poudre de lait et les médicaments. Ce sont trois filières qui peuvent être développées en partant des exemples de production nationale qui ont montré que produire nos céréales, notre lait et nos médicaments n’est pas un défi et n’est pas insurmontable. A ce propos, et pour ce qui concerne la fabrication de vaccins, le président de la République a fait observer que n’est pas une nouveauté pour l’Algérie.
Il a promis que dans 6 à 7 mois, après l’accord avec nos amis Russes, commencera la production en Algérie du vaccin ‘’Sputnik V’’. La bataille économique est étroitement liée aujourd’hui à la bataille pour la numérisation, ce qui implique l’amélioration continue de la qualité de la connectivité internet et la généralisation de l’accès à l’internet haut et très haut débit. On sait que le président de la République a insisté sur l’accélération du processus de numérisation des secteurs économiques et financiers pour mettre fin à «l’opacité» créée «volontairement» au sein de ces secteurs. «Ce segment de l’économie repose, en grande partie, sur les jeunes innovateurs dans l’économie nationale», auxquels deux départements ministériels ont été dédiés ainsi qu’un fonds national pour le financement des starts-up et des micro-entreprises. D’autres secteurs comme l’information et la culture sont en attente de mesures d’urgence pour améliorer leur fonctionnement au service du développement national.
Lakhdar A.