Des universitaires plaident pour le multilinguisme

Enseignement des langues dans les écoles

L’apprentissage d’autres langues à l’école ne constitue pas une «menace pour la langue maternelle» des apprenants, ont souligné dimanche à Alger des universitaires plaidant pour la mise en œuvre d’une politique éducative ouverte sur le monde.

S’exprimant lors d’une rencontre organisée par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, Khaoula Taleb Ibrahimi, linguiste et professeure à l’université d’Alger, a affirmé que l’apprentissage d’autres langues à l’école, ne constitue pas une «menace» pour la langue maternelle des apprenants mais plutôt un facteur favorisant «l’inclusion dans l’éducation et la société». Pour elle, l’école permet de s’ouvrir sur les sciences et les cultures du monde entier, en plaidant à ce titre pour une «politique éducative» ouverte sur le monde et les sociétés développées, et pour une rupture avec les «idéologies stériles». L’école, appuie-t-elle, est un «instrument de libération» et un «creuset» pour l’apprentissage des langues et des savoirs et cultures qu’elles véhiculent. Khaoula Taleb Ibrahimi a noté que l’accès aux connaissances et savoirs exprimés dans les différentes langues repose sur l’enseignement multilingue, incluant les langues nationales. Pour sa part, l’enseignant universitaire, Abderazak Dourari, a focalisé sa communication sur l’importance du «plurilinguisme précoce» qui, argue-t-il, permet un apprentissage rapide des autres langues. Plaidant pour la mise en œuvre de programmes d’enseignement en langues maternelles, l’universitaire appelle à l’introduction dans les écoles des savoirs et sciences en tenant compte de la langue maternelle des apprenants. Proclamée en novembre 1999, la Journée internationale de la langue maternelle est célébrée le 21 février de chaque année pour encourager la conservation et la défense de toutes les langues parlées par les peuples dans le monde entier. Le thème choisi pour l’année 2021 est de «promouvoir le multilinguisme pour l’inclusion dans l’éducation et la société.
R. C.