Nécessité de revoir l’accord d’association

Algérie-UE

L’Accord d’association Algérie-UE devrait être revu pour corriger le «déséquilibre» économique et commercial entre les deux parties, ont recommandé avant-hier à Alger, les participants à une journée d’étude consacrée à l’évaluation de cet accord.

A l’occasion, le professeur Berchiche Abdelhamid a souligné que le point négatif de l’Accord concerne le volet commercial et économique, d’où la nécessité d’après lui à le renégocier. «La balance commerciale est très défavorable à l’Algérie. L’accord d’association Algérie-UE n’a généré ni l’investissement direct étranger qui est pratiquement nul ni de postes d’emploi et de croissance économique», a-t-il- signalé dans ce sens. De son côté, l’ancien professeur à l’Ecole Supérieur de banque, a fait savoir à ce sujet que «l’Union européenne a elle-même reconnu cet état de fait et a procédé à des efforts pour redresser un peu la barre». Il a néanmoins relevé des «avantages» au niveau des secteurs de la Justice et de l’Enseignement supérieur. Pour sa part, le professeur à l’Ecole supérieure de Commerce d’Alger, Derghoum Mahfoud, a mis l’accent sur le «déséquilibre flagrant dans les échanges commerciaux entre l’UE et l’Algérie», notant «qu’il y a moins d’investissements direct étrangers (IDE) et peu d’exportations de l’Algérie vers l’UE».
Déplorant notamment la prépondérance des matières premières dans les exportations algériennes vers l’UE, il juge, de ce fait, nécessaire de revoir l’accord d’association ou de le réajuster. En revanche, l’Algérie doit profiter des avantages octroyés par l’association Algérie-UE afin de réussir la diversification de l’économie, a insisté de son côté, le directeur des relations commerciales bilatérales à la Direction générale du commerce extérieur au ministère du Commerce, Derradji Samir. Pour ce faire, il faut, selon lui, attirer suffisamment d’investissements direct étrangers (IDE) et bénéficier de l’apport du savoir-faire étranger comme le prévoit l’accord lui-même. Citant les efforts de l’Algérie dans le cadre des mesures incitatives visant à capter les IDE, le responsable du ministère du Commerce évoque la règle 51/49 qui a été réaménagée et spécifiée seulement pour les secteurs stratégiques. En outre, le même responsable a fait état du développement en cours d’une stratégie nationale d’exportation en étudiant des filières potentiellement avantageuses pour l’exportation. Il s’agit notamment de l’agriculture, le ciment et le fer que l’Algérie commence déjà à exporter.
«Durant la décennie passée on a privilégié les importations au détriment des exportations», déplore également le responsable du ministère du Commerce, mettant l’accent sur la nécessité d’aller vers la production en développant des filières à fort potentiel d’exportation à même de créer un équilibre dans la balance commerciale. Il est à noter que l’accord d’association Algérie-UE est entré en vigueur en 2005, suite à une demande introduite par l’Algérie auprès de la Commission européenne en 1993. Il visait à établir un partenariat privilégié touchant tous les secteurs de l’économie. Pour rappel, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait indiqué, durant les travaux de la 12ème session du Conseil d’association Algérie-UE, que la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne se fait toujours sur la base de «l’équilibre», affirmant «qu’il y a une volonté de dialogue de part et d’autre».
Manel Z.