Les rappels de Sabri Boukadoum sur la position de l’Algérie

Libye – Mali

«Si les gens veulent changer les choses, ils ont une merveilleuse opportunité, c’est de s’engager dans le processus politique qui a été décidé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune». Cet appel de Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, s’adresse aux Algériens et concerne évidemment les questions de politique intérieure de notre pays.

Mais l’essentiel de sa déclaration, accordée à la Chaîne de télévision française France 24, a été consacré aux problèmes de la région, en particulier les récents développements de la situation en Libye et la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Sabri Boukadoum a rappelé que les recommandations issues des réunions des membres du Forum de dialogue politique inter-libyen portant sur la formation d’une autorité exécutive et la tenue d’élections parlementaires et présidentielle avaient été évoquées et soulignées depuis bien longtemps par le Président Abdelmadjid Tebboune. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait mis l’accent, depuis le début, sur la nécessité de résoudre la problématique de la légitimité des dirigeants en Libye et tenir des élections générales», précisant que «ce sont les mêmes recommandations qui ont sanctionné les travaux des membres du Forum de dialogue politique inter-libyen, qui ont convenu de la tenue d’élections générales, le 24 décembre 2021», a-t-il expliqué.
«En fait, les orientations qu’avait données, depuis bien longtemps, le président de la République aux parties libyennes, ont été bel et bien adoptées au final», a ajouté Sabri Boukadoum. «Une visite des membres de la nouvelle autorité exécutive en Libye est prévue en Algérie», a fait savoir notre ministre des Affaires étrangères, rappelant s’être entretenu «par téléphone avec le Premier ministre de l’Autorité exécutive intérimaire libyenne, Abdelhamid Dbeibah, le vice-président du Conseil présidentiel libyen, Moussa Al-Kouni et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed El-Menfi, en vue d’une prochaine visite en Algérie». A ce propos, rappelons que notre ministre des Affaires étrangères s’est entretenu dimanche 14 février au téléphone avec le nouvel émissaire de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis, du processus politique onusien pour la résolution de la crise libyenne.
«Les voies de relance du processus politique pour la résolution de la crise libyenne et le rôle de l’Algérie et des pays voisins dans le soutien de ces efforts pour la préservation de l’unité et de la souveraineté de ce pays frère, loin des ingérences étrangères, ont été au centre d’un entretien téléphonique que j’ai eu aujourd’hui avec le nouvel émissaire de l’ONU pour la Libye, Jan Kubis», a tweeté Sabri Boukadoum. Concernant la situation au Mali, Sabri Boukadoum a affirmé que l’Algérie avait initié plusieurs démarches pour accompagner le peuple malien dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Le Comité de suivi de la mise en œuvre de l’accord s’est récemment réuni à Kidal (nord du Mali), sous l’égide des autorités maliennes, des années après la signature par les parties libyennes de ce document, a-t-il ajouté précisant qu’«il s’agit d’un nouveau pas d’une extrême importance», en ce sens qu’il permet d’impulser la mise en œuvre des clauses de l’accord.
«L’Algérie suit de plus près les derniers développements au Mali», a souligné le chef de la diplomatie algérienne, ajoutant que «son rôle consiste, sur instructions du président de la République, en le rétablissement de la confiance entre les parties signataires de l’accord, ce qui est tout aussi important pour la sécurité de l’Algérie. Il a rappelé l’attaque terroriste ayant ciblé le consulat d’Algérie à Gao, dans le nord du Mali, laquelle a coûté la vie au Consul général et au vice-consul. Rappelons que le chef de la diplomatie algérienne a eu à souligner que la réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, à Kidal, constitue un événement inédit qui «donnera une forte impulsion» au processus de paix et de réconciliation parrainé par l’Algérie, en coopération avec la communauté internationale représentée par le Comité». L’Algérie s’était réjouie que cet important événement ait été abrité au siège du Gouvernorat de Kidal, sous le drapeau malien et en présence des membres du Gouvernement malien et des partenaires du Mali.
Lakhdar A.