L’Algérie à l’affût du développement de l’industrie de transformation

Hausse de la demande mondiale du gaz GNL d’ici 2040

L’Algérie veut saisir l’opportunité mondiale de la hausse prévue de la demande mondiale en gaz afin de développer son marché local de raffinage. Selon une étude du groupe britannique des hydrocarbures Shell, «la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait quasi doubler pour atteindre 700 millions de tonnes d’ici à 2040, tirée par l’Asie et le transport, notamment de marchandises».

L’Algérie à l’instar des autres pays du monde s’intéresse à la propulsion du GNL pour substituer au pétrole qui est «aussi une énergie fossile qui émet du CO2 à la combustion, mais 30% de moins que le pétrole et moitié moins que le charbon». C’est une alternative qui, certes n’est pas égale à celle des énergies renouvelables, mais reste moins dangereuse que le pétrole en termes d’émission de gaz de serre. Depuis quelques années, les majors pétroliers entament la transition vers le GNL. «Shell a opéré ces dernières années un virage vers la production de gaz naturel après le rachat en 2016 du britannique BG Group pour 47 milliards de livres (62 milliards d’euros de l’époque), en se détournant par ailleurs des exploitations pétrolières et gazières matures».
Une option qui intéresse d’ores et déjà la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach qui réoriente ses objectifs vers de nouveaux projets de développement de GNL et du renouvelable. Ce qu’elle peut faire avec le renforcement de ses activités de raffineries. Avec la crise sanitaire du Covid-19 et la crise financière, les compagnies pétrolières se sont confrontées à d’importants problèmes d’investissements et de commercialisation de leurs produits. La situation s’améliore avec le lancement de la campagne de vaccination anti-Covid-19 et la reprise progressive de l’activité économique stratégique en Asie. Ils prévoient également de développer de nouvelles alternatives de croissance et réduire leur dépendance aux matières premières de plus en plus rares sur le marché mondial. «Le continent asiatique, de loin premier importateur de GNL et qui remplace progressivement le charbon par le gaz, est attendu par Shell comme moteur principal de la demande pour les deux décennies à venir, selon des prévisions publiées jeudi.
Le secteur des transports devrait également sortir du lot, notamment les véhicules lourds moins adaptés à l’électrique : bus, camions, mais surtout navires, dont la propulsion au GNL peut substituer celle au fioul», a indiqué la même source, estimant que le gaz est une énergie décisive dans la transition énergétique». L’étude se veut très rassurante concernant la dangerosité de ce type de gaz, «il s’avère donc moins néfaste pour la qualité de l’air, mais l’industrie gazière est aussi responsable, dès l’extraction, d’importantes fuites de méthane, un gaz à effet de serre à l’effet trente fois plus réchauffant que le CO2».
Samira Takharboucht